Beyrouth – De hauts responsables américains des services de sécurité ont rencontré fin juin à Damas le puissant chef de la sécurité syrienne Ali Mamlouk, a rapporté mardi un quotidien libanais proche du régime de Bachar al-Assad.
L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer auprès de sources officielles cette visite qui serait la première connue de ce genre depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Le Pentagone et le département d’Etat n’ont pas immédiatement répondu aux sollicitations de l’AFP à propos de cette information.
Selon le journal Al-Akhbar, également proche du Hezbollah libanais qui combat au côté du régime syrien, “une délégation de responsables d’agences de renseignement et de sécurité américaines” dirigée par un officier de haut rang s’est rendue durant la dernière semaine de juin à Damas et a rencontré Ali Mamlouk dans le quartier de Mazzé.
La réunion, qui a duré quatre heures et à laquelle ont également participé côté syrien le chef de la Direction générale de la sécurité Dib Zeitoun et le vice-chef d’état-major Mouaffak Assaad, a été facilitée par des intermédiaires émiratis et russes, a ajouté le journal.
Les Etats-Unis, qui ont fermé leur ambassade à Damas début 2012, sont à la tête d’une coalition internationale qui soutient une alliance arabo-kurde en Syrie dans sa lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Des forces américaines sont présentes dans des territoires contrôlés par les Kurdes dans le nord-est syrien pour aider dans ce combat.
Washington a soutenu l’opposition politique et militaire à Bachar al-Assad, qualifié de “monstre” par le président Donald Trump. Des frappes américaines ont ciblé des positions militaires syriennes en 2017 et 2018, en représailles à des attaques chimiques contre des bastions rebelles, attribuées au régime.
D’après Al-Akhbar, qui n’identifie pas les responsables américains, la délégation des Etats-Unis aurait proposé de retirer ses soldats de Syrie sous trois conditions: un retrait des forces iraniennes du sud syrien proche de la frontière avec Israël, des garanties sur une participation des compagnies américaines à l’exploitation pétrolière en Syrie et un partage par Damas d’informations sur les jihadistes étrangers.
Les responsables syriens ont jugé de telles mesures prématurées mais ont convenu avec leurs interlocuteurs américains de “poursuivre le dialogue par le biais du canal russo-émirati”, a ajouté le journal sans citer de sources.
Avec l’aide militaire cruciale de la Russie, le régime Assad a multiplié les victoires depuis 2015 contre rebelles et jihadistes, parvenant à reprendre près de deux-tiers du territoire.
L’année dernière, le New York Times avait rapporté que la CIA avait ouvert un canal de communication avec les renseignements syriens en vue d’obtenir la libération du journaliste américain, Austin Tice, enlevé en Syrie depuis 2012.
délégation américaine rencontré Damas chef sécurité (journal
Source: AFP