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Insécurité au nord du Mali : Un rapport des experts de l’ONU situe les responsabilités

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Mercredi 29 août 2018, les Nations-Unies ont rendu public un rapport de ses experts indépendants sur la situation sécuritaire au nord du Mali. Ce document d’une soixantaine de pages a mis le feu aux esprits dans le rang des groupes armés se voyant indexés. Dans un rapport de 71 pages publié par les Nations unies, le mercredi 29 août dernier, il est fait état de certaines violations de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger par certains de ses signataires. Dans ce rapport sur lequel RFI a pu mettre la main, le groupe d’experts indépendants qui enquêtaient depuis belle lurette sur la crise au nord du Mali souligne ce qu’on peut appeler des bavures perpétrées par des groupes signataires de cet accord.

 

Les accusations sont accablantes.  Elles portent sur les attaques terroristes contre les forces de sécurité malienne, des trafics de migrants ainsi que de drogues ou pire, des recrutements d’enfants soldats.  Selon RFI, la liste des noms cités dans ce rapport est longue.

Bien avant la publication officielle de ce rapport, les nerfs se dilatent au sein de ces groupes armés parmi lesquels certains ne voudraient communiquer avec quiconque sur le contenu de ce document accablant. Aux dires de la RFI, cela peut se voir par le refus de beaucoup d’entre eux à décrocher leur téléphone.  C’est aussi cette remarque qui a été faite sur le responsable militaire du Gatia, groupe armé du nord, qui conteste les accusations faites par le groupe expert de l’ONU sur son groupe en ces termes : « Non, à ma connaissance, des éléments du Gatia ne sécurisent pas des convois de drogue dans le nord du Mali ».  Toujours selon RFI, qui a eu accès à ce rapport, ces propos sont contraires à ce qu’on peut lire dans le document de l’ONU.

Ce leader du GATIA n’est pas le seul à se voir indexer dans ce document. Ils sont nombreux et la plupart d’entre eux coupent court à toute communication autour de ce rapport. Selon notre source, la seule personne qui a accepté de se prononcer sur le dossier à visage découvert est Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, le secrétaire général de la Coalition du peuple de l’Azawad.

À la publication de ce rapport alarmant par les experts de l’ONU, certains membres de groupes armés signataires se voyant dans le collimateur se sont contentés de demander la reprise des enquêtes par les experts. À leurs dires, ils auraient commis des erreurs. Tout ce bric-à-brac montre à merveille que ce rapport a eu un effet boomerang sur ces groupes. Ce que regrettent les Nations unies à la découverte de ces bavures, c’est la tentative de déstabilisation du Mali.

Ce document datant du 8 août dernier indexe également Alkassoum Ag Abdoulaye, chef d’état-major de la CPA pour son implication à la double attaque contre le camp de Soumpi le 24 octobre 2017 et le 27 janvier 2018. Outre cela, il aurait contribué à la coordination de la Katiba dans la région de Mopti. Le rapport indexe également des administrateurs tels que le maire de Talataye dans la région de Gao qui serait un dignitaire du HCUA et un « officier de liaison avec Ansar Dine et le Groupe État Islamique dans le grand Sahara ». Sur le plan migratoire, les noms de Mahamadou Ag Rhissa du HCUA et Baye Coulibaly sont cités comme des passeurs de migrants à Talhandak et à Gao.

Fousseni TOGOLA

Djeneba Touré, stagiaire

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Source: Le Pays

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