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Investiture du président de la république, 2018-2023: Les grands défis du président IBK

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Le président malien Ibrahim Boubacar Keita, le 13 décembre 2017.

Intitulé «Notre grand Mali ira plus loin», le programme du président Ibrahim Boubacar Keïta pour le mandat 2018-2023 s’articule autour de cinq axes : gouvernance, réformes politiques et institutionnelles ; promotion d’une croissance économique inclusive; développement d’un capital humain et inclusion sociale; eau, environnement, changement climatique et développement durable ainsi que diplomatie, coopération et partenariat. Il coûtera 10.574 milliards de francs cfa.

Une nouvelle page de l’histoire de notre pays s’ouvre ce mardi 4 septembre 2018 avec la prestation de serment du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta pour un second mandat de cinq ans. Pour rappel, c’est le lundi 20 août dernier que la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême de notre pays avec 67,16% des suffrages exprimés.

Quelques heures après la proclamation des résultats définitifs du second tour de la présidentielle par la haute juridiction, le président fraîchement réélu, animé par un réel sentiment de reconnaissance, de joie et de satisfaction, s’est rendu au quartier général (QG) de son directoire de campagne, à Hamdallaye ACI 2000. Sur place, requinqué à bloc, le commandant qui tiendra encore le gouvernail du «bateau Mali» pendant les cinq prochaines années a fait une déclaration qui, à coup sûr, sera le tableau de bord de sa gouvernance.

En substance, lors de cette rencontre, Ibrahim Boubacar Keïta a souligné que l’unité est la plus grande urgence de ce moment singulier de «notre Histoire, à la fois incertain et plein de promesses». «En votre nom à tous, je servirai le Mali selon les principes républicains. Passionnément. Avec dévouement et intégrité. Pour assurer à notre pays la paix, le développement économique et social, et un rayonnement mondial qui lui sied conformément à son attente et digne de son grand destin», a-t-il promis.

En outre, le chef de l’Etat a pris l’engagement de faire de son prochain mandat, le «mandat de la jeunesse». En attendant la matéria-lisation de ces engagements, l’ambitieux programme sur la base duquel le président-candidat d’alors IBK a, de nouveau, obtenu la confiance des Maliens, fournit un aperçu sur ce qui changera fondamentalement le visage de notre «Maliba». Intitulé «Notre grand Mali ira plus loin», le programme du président IBK pour le mandat 2018-2023 s’articule autour de cinq axes : gouvernance, réformes politiques et institutionnelles ; promotion d’une croissance économique inclusive ; développement d’un capital humain et inclusion sociale; eau, environnement, changement climatique et développement durable ainsi que diplomatie, coopération et partenariat. Ce programme, qui coûtera 10.574 milliards de FCFA environ, sera financé par le budget national, les Collectivités territoriales, le secteur privé, les organisations de la société civile, les marchés financiers et les partenaires au développement. Le programme «Notre grand Mali ira plus loin» accorde une place de choix à la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Ainsi, la somme de 15 milliards de FCFA sera investie pour boucler le programme Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR). De même, l’accompagnement du processus d’intégration nécessitera la mobilisation de 20 milliards de nos francs. Pour le parachèvement de la mise en oeuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) et de la Loi de programmation de la sécurité intérieure (LPSI) en 2019, pas moins de 1.800 milliards de F CFA seront engagés.

Dans un cadre institutionnel solide, le document prévoit l’éta-blissement d’un meilleur cadre de travail par l’organisation d’états généraux sur la gestion publique au Mali ; la création d’une Agence nationale de management public (ANMP) en lieu et place du Commissariat au développement institutionnel (CDI) ; la mise en place d’un Conseil national du dialogue social en remplacement du Pacte de solidarité pour la croissance et le développement.
Pour assurer la libre circulation dans la sécurité de tous les Maliens, le président réélu s’engage à recruter plusieurs milliers de militaires; intensifier les opérations au centre et au nord du Mali; poursuivre l’acquisition du vecteur aérien, de l’armement, du matériel roulant tactique adapté et du matériel de protection; améliorer les services sociaux de base dans l’armée; renforcer les effectifs en qualité et mettre en place un traitement motivant.

Sur un autre registre afin d’offrir aux enfants le meilleur et d’assurer plus leur protection, les efforts du président IBK seront axés sur la sauvegarde de leur intégrité physique et morale avec une attention particulière pour ceux et celles en situation de risque sur l’ensemble du pays; l’accès équitable des petites filles et des petits garçons à des services d’information, d’éducation et de santé de qualité; la mise en place d’un système national de promotion et de protection de l’enfant, accompagné de stratégies communautaires de prévention et de prise en charge des cas d’exploitation et de violences sur enfants, y compris ceux associés de forces aux groupes armés, ceux victimes de restes d’engins explosifs de guerre et ceux non enregistrés à la naissance ou ne disposant pas d’actes de naissance; le vote d’une loi sur l’adoption des enfants.

En outre, le Programme « Notre grand Mali ira plus loin « entend promouvoir la socialisation et l’intégration des jeunes dans leur environnement culturel, social et économique par la création d’un Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ) ; la création d’un Centre national de promotion des adolescents et des jeunes (CNPAJ) ; la promotion de la socialisation et de l’intégration des jeunes dans leur environnement culturel, social et économique. Pour les femmes, les auteurs du programme du quinquennat 2018 – 2023 s’engagent à parachever les actions pour l’autonomie des femmes et leur insertion dans notre vie politique, économique et sociale par la poursuite de la mise en oeuvre du programme de 5 000 plateformes multifonctionnelles dans 5 000 villages ; la construction et la réhabilitation de 5 maisons de la femme et de 15 centres d’autopromotion des femmes ; le financement de 1.000 femmes entrepreneures.
Afin d’ améliorer les conditions de travail des fonctionnaires, il est prévu d’améliorer les méthodes d’organisation et d’évaluation des performances des services et agents de l’Etat, notamment par la relecture du statut général des fonctionnaires; d’instaurer des primes liées à la performance pour récompenser le mérite ; de construire un professionnalisme de type nouveau comme moyen de riposte aux pratiques corruptives et d’élaborer un programme national de formation continue.

DES MILLIERS D’HECTARES à AMENAGER. Nul doute que l’agriculture constitue une priorité pour le chef de l’Etat. Pour une agriculture plus prospère, il s’engage à aménager 70.000 hectares pour la maîtrise d’eau; installer 20.000 agriculteurs avec des exploitations d’une superficie variant entre 3 et 5 hectares ; restaurer 550.000 hectares pastoraux ; reboiser 4.000 hectares ; mettre en place 5 agropoles : une agropole de riz à Ségou, une agropole de maïs à Sikasso, une agropole de fonio à Koulikoro, une agropole de blé à Tombouctou et une agropole de cultures maraîchères dans le périurbain du District de Bamako ; construire / réhabiliter 95 unités agricoles dont 35 marchés à bétail, 24 aires d’abattage, 11 étals de boucheries et 25 unités de transformation de viande séchée.

L’amélioration de l’éducation sera l’une des priorités du mandat qui s’ouvre ce 4 septembre, à travers notamment la construction, la réhabilitation et l’équipement des salles de classe et des bibliothèques pour tous les niveaux scolaires; la création de pôles universitaires régionaux à Kayes, Sikasso, Mopti et Tombouctou; l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de réouverture des écoles fermées dans les régions du centre et du nord; l’implémentation d’un programme vigoureux d’alphabétisation et de promotion des langues nationales.

Pour le secteur de la santé, les actions porteront sur la réalisation de 60 nouveaux centres de santé (CSCOM) dans les zones à faible densité de population; le recrutement d’un minimum de 196 médecins; la finalisation de la couverture maladie universelle; la construction de 4 centres de santé dont un hôpital régional à Kidal et à Ménaka, un hôpital de gynécologie-obstétrique et de pédiatrie à Bamako et un centre national spécialisé de dermatologie et de grands brûlés.

Par ailleurs, le programme présidentiel annonce l’électrification de 15 centres urbains et localités frontalières que sont Diboli, Yélimané, Kolokani, Gounzoureye, Dioro, Séribala, Niéna, Koumantou, Koloni, Kouri, Ménaka, Bourem, Ansongo, Sadiola et Kéniéba ; la construction de centrales solaires et diesel dans les 17 villes que sont Tombouctou, Gourma Rharous, Goundam, Diré, Niafunké, Gao, Ménaka, Kidal, Tessalit, Ansongo, Tinessako, Abeibara, Bourem, Douentza, Tenenkou, Youwarou, Léré. Il y a aussi la liaison des 5 régions du nord du pays au projet structurant régional de Gazoduc Transsaharien. En outre, la question de l’accès à l’eau potable a été bien prise en compte dans ledit do-cument.

S’agissant des infrastructures, le chef de l’Etat prévoit la construction de 27 axes routiers; la réalisation d’au moins 1000 km de route bitumée ; la construction d’un 4è pont à Bamako qui reliera Sébenikoro et Baco Djikoroni ; la réalisation ou la réhabilitation de 5 aéroports à Kidal, Tessalit, Taoudéni, Ménaka, Gao et Goundam etc.
Dans le domaine de l’habitat et du foncier, le président de la République s’engage à construire 20.000 logements sociaux à mettre à disposition des populations très modestes et celle de 10.000 logements économiques à mettre à disposition des populations modestes. De même, pendant les cinq prochaines années le programme présidentiel entend investir 5 milliards de FCFA pour l’autonomisation financière des femmes; investir 5 milliards de nos francs pour l’autonomisation financière des jeunes; faire bénéficier 300 000 personnes du projet d’éducation financière; investir 15 milliards de FCFA pour le développement de la microfinance islamique; promouvoir la finance islamique comme mode de financement alternatif.

L’emploi et la formation professionnelle des jeunes Maliens seront aussi mis en avant par le financement de 3 000 entrepreneurs maliens; la mise en place accrue des incubateurs / pépinières d’entreprises; un projet de formation sur les techniques de recherche d’emplois et de reconversion massive des diplômés chômeurs auprès de 25.000 jeunes.
Enfin, pour un enseignement supérieur de meilleure qualité, le programme du chef de l’Etat compte doter le système d’enseignement supérieur et de recherche de ressources humaines à même d’assurer un encadrement académique et de développer des projets de recherche de qualité; élaborer et mettre en œuvre une politique d’ouverture interinstitutionnelle au plan national, régional et international dans le cadre de la recherche et de l’innovation; élaborer et mettre en œuvre une politique de formation en entreprenariat.

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Massa SIDIBE

Source: L’Essor

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