Au moins 13 civils, dont six enfants, ont péri mardi dans des raids russes sur la province d’Idleb, dernier grand bastion insurgé du nord-ouest de la Syrie qui fait l’objet d’intenses discussions internationales pour éviter une offensive du régime, selon une ONG.
Ces frappes interviennent à quelques jours d’un sommet qui doit réunir vendredi à Téhéran les chefs d’Etat iranien, russe et turc, dont les pays parrainent les belligérants en Syrie.
Le régime de Bachar Al-Assad masse depuis plus d’un mois d’importants renforts aux abords de la province d’Idleb et des poches adjacentes sous contrôle rebelle ou jihadiste, en vue d’une opération militaire d’envergure.
“Les avions russes ont de nouveau bombardé la province d’Idleb après une pause de 22 jours”, a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Selon l’OSDH, les frappes ont ciblé plusieurs régions, tuant au moins 13 civils, dont six enfants, et faisant près de 30 blessés.
Les avions russes ont pris principalement pour cible des secteurs du sud et du sud-ouest de la province, selon l’OSDH, qui cite notamment Ariha, contrôlée par les rebelles, et Jisr al-Choughour, dominée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda).
Dans la ville de Mhambal, dans le sud-ouest de la province, un grand incendie s’est déclenché dans une station-service touchée par un raid, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les raids interviennent “au lendemain des frappes rebelles contre des positions des forces du régime dans la province voisine de Lattaquié qui ont fait trois morts”, selon M. Abdel Rahmane.
La province côtière de Lattaquié est l’un des principaux fiefs du régime syrien dont est originaire la famille Assad.
Moscou accuse notamment les rebelles d’être à l’origine des drones envoyés vers la base militaire russe de Hmeimim, dans la province de Lattaquié, des appareils généralement abattus par les forces russes.
Des bombardements sporadiques contre Idleb avaient commencé le 10 août, avant de baisser en intensité.
Selon les experts, une éventuelle offensive contre Idleb serait limitée et ne viserait que des secteurs périphériques, à proximité des zones tenues par le régime syrien.
HTS contrôle environ 60% de la province, tandis que d’importants groupes rebelles islamistes y sont regroupés au sein du Front national de libération (FNL).
Le régime syrien cherche à reconquérir ce bastion après avoir chassé rebelles et jihadistes de plusieurs autres grands fiefs qu’ils contrôlaient en Syrie.
Selon l’ONU, une offensive contre la province d’Idleb, où vivent quelque 2,9 millions de personnes, pourrait faire jusqu’à 800.000 déplacés et provoquer “une catastrophe humanitaire”.
Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 avec la répression par le régime de manifestations pro-démocratie, a déjà fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
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Source: AFP