Les 1er et 2nd tours de l’élection présidentielle en République du Mali ont eu lieu respectivement le 29 juillet et 12 août 2018.
Pour participer à ce scrutin présidentiel hautement capital, une somme de 25. 000 000 F CFA (vingt cinq millions de F CFA) comme caution devait être versée au trésor public, en plus du parrainage de dix députés ou de cinq conseillers par région et du District de Bamako étaient indispensable pour la validation de la candidature par la cour constitutionnelle.
Cette disposition légale contenue dans la loi électorale en vigueur a pour but principal d’empêcher les candidatures fantaisistes afin d’assainir la compétition politique.
Ainsi, les candidats en liste pour le fauteuil présidentiel, se sont livrés à une bataille rangée pour la collecte de la signature des élus nationaux (députés) ou locaux (conseillers) en raison d’un élu par candidat (Un élu ne peut parrainer plus de deux candidats).Dans cette course effrénée, les prétendants à la magistrature suprême de notre pays ne se sont pas fait prier pour débourser des sommes pharaoniques pour entrer en possession du précieux sésame qui représentait le visa pour la compétition.
Ces parrainages se négocieraient contre la somme non négligeable de 4 à 5 millions de FCFA pour les très honorables députés nationaux, contre 200 000 FCFA à 50 000 FCFA pour les maires et conseillers.
Dans cette ambiance nauséabonde de fraude généralisée, les candidats les plus nantis financièrement se sont abattus sur les députés siégeant à l’Assemblée Nationales. Ainsi, l’écrasante majorité des candidats qui n’avaient pas les moyens financiers pour s’acheter le parrainage des députés ont fait recours aux services des conseillers locaux.
Cette situation constitue pour les élus de la nation une foire quinquennale dans laquelle, ils se font du magot à bons comptes au détriment des principes de l’éthique et de la morale en la politique. Elle est anti-démocratique et a exclu de la compétition certains candidats porteurs d’une vision politique alternative et dont l’apport pouvait être un enrichissement considérable dans les débats sur le destin de notre pays.
Le parrainage constitue certes un moyen de légitimation des candidatures pour l’élection présidentielle dont les enjeux sont trop importants pour être ouverte à n’importe quel individu, tel un concours d’entrée à la fonction publique, des dispositions doivent être prises de toute urgence pour l’encadrer. Pour ce faire, une relecture de la loi électorale est nous parait indispensable pour privilégier le parrainage citoyen en lieu et place de celui des élus, afin de mettre fin à ce commerce ignominieux indigne d’un système démocratique respectable.
En effet, nous appelons ardemment de nos vœux l’implémentation du mode de parrainage citoyen qui permet à des milliers de citoyens de cautionner un candidat pour l’élection présidentielle.
Ce modèle en cours dans beaucoup de pays de l’Europe a le mérite de garantir la transparence de la gestion du parrainage et de jeter les bases d’un véritable encrage démocratique.
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Alpha Sidiki Sangaré
Source: Le Républicain