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Graine de vérité : le Chérif met son grain de sel

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La sortie, la semaine écoulée du très vénéré Chérif de Nioro, Mouhamedou Ould Cheicknè dit M’Bouillé a donné du grain à moudre à plus d’un parmi les Maliens, notamment ses fidèles. Relayée par un certain nombre de radios privées, cette diatribe (à la limite infernale) du Chérif, contre le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita, avait une connotation très et trop politique. En illustre, la titraille de nos confrères de ‘’Mali Demain’’ : « je combattrai IBK jusqu’au bout… » .

 

Devant une telle déclaration qui cadre bien ses intentions durant toute son intervention, la première idée qui vient à l’esprit nécessitant un questionnement est la suivante : qu’est-ce que IBK a -t-il fait de grave à ce grand érudit ?

Ce, à telle enseigne qu’il jure de lui donner du fil à retordre durant ses cinq années de présidence à la tête du Mali.

Mais à la lecture des 6 pages d’interview on ne retient qu’une seule chose : des proches et parents relevés et humiliés par IBK.

Si mettre son grain de sel se définit par « s’immiscer de façon incongrue dans une discussion », l’on peut dire que le Chérif de Nioro en a mis trop dans une sauce qui n’est pas la sienne. Cela pour la simple raison qu’il avait son candidat désigné intuitu personae à la course, Aliou Boubacar Diallo, qui n’a pas pu atteindre le second tour. Lequel depuis lors ne s’est opposé ni s’affirmé en opposant violent contre quiconque. Mais plutôt contre « un système qui depuis plus de 30 ans valorise la médiocrité…encourage la culture de la facilité ». D’ailleurs, dans son message à la Nation lors de la fête de l’Indépendance, le candidat Diallo, contrairement au Chérif de Nioro a clairement dit ceci : « nous ne sommes pas opposés à un homme ou à un clan mais plutôt à un système ».

Le Chérif M’Bouillé va-t-il s’accommoder à la vision de son candidat attitré. Sans quoi, il est difficile pour tout esprit éclairé de suivre la logique de ce grand homme. Qui contrairement à  ses aïeux n’est plus dans une guerre de principe religieux, mais de personne. D’abord la base de son combat contre IBK se fonde au seul fait d’avoir nommé Soumeylou Boubèye Maïga comme ministre de la Défense puis Chef du Gouvernement. Un dirigeant qu’il a mis au ban depuis l’épisode de ‘’Jagnè Wati’’ de la soldatesque de Kati.

Après la réélection d’IBK, qu’il a vomit le Chérif devrait mettre son drapeau dans la poche. Cela pour deux raisons.

D’abord, il reste un chef religieux très respecté. Qui même, sans être en phase avec le pouvoir allait jouir des privilèges dignes de son rang. De ses millions d’affidés qui ont le ‘’Wird’’ du Tijania, il devrait savoir que le souhait d’une bonne partie, sinon la majorité d’entre eux n’est pas de concilier la pratique religieuse avec l’option politique. Ils seront gênés vis-à-vis du Chérif et des autres Maliens de continuer à se considérer comme des bons disciples hamallistes et membres d’un parti politique vu de mauvais œil par le chef spirituel Hamlaoui. Cela sans compter la perte que sa posture pourra coûter à des gros opérateurs économiques qui doivent leur survie aux avantages (exos d’importations) qui leur sont dus en raison tout simplement de leur rapprochement avec la famille sainte de Nioro.

Ensuite, en raison du fait que son opposition n’a pas de fondement solide, car trop personnifiée et orientée sur la seule présence du SBM aux côtés d’IBK. Comme il l’a dit lui-même de vives voix.

« Quand tu te couches n’aie dans ton cœur  rien de mauvais à l’égard de qui que ce soit, ni rancune, ni haine”» enseignait le philosophe soufiste  Ibn ‘Arabi.

D’ailleurs comme par enchantement, c’est le candidat choisi par M’Bouillé qui appelle IBK et Soumi au sens du dialogue et de la responsabilité. Et il a dit : « Toute élite politique sur laquelle les yeux des Maliens sont rivés doit montrer l’exemple et mettre de côté les différences pour s’entendre sur l’essentiel : refonder le Mali ». Quid de l’élite religieuse ?

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Moustapha Diawara

Source: Le Sursaut

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