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Législatives du 25 novembre 2018 : L’URD marche sur une corde raide

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Soumaïla Cissé, en juillet 2017

 Avec sa stratégie de boycott des élections législatives du 25 novembre envisagée, l’URD tisse la corde de sa pendaison.

 Le chef de file de l’opposition, selon son chargé à la communication, Nouhoun Togo  n’est pas dans la logique de participer aux législatives du 25 novembre 2018. Joint au téléphone, M. Togo, a clairement laissé entendre que participer aux législatives de novembre prochain, « c’est reconnaître la légitimité d’IBK ».

21 ans après un premier boycott d’une élection sous l’ère démocratique au Mali, Soumaïla Cissé veut-il récidiver le même scenario de 1997 ?

Les faits nous enseignent qu’au Mali ou en Afrique, jamais une élection boycottée n’a été annulée, reprise, ou même n’a avantagé l’opposition. Elle a toujours fait l’affaire du pouvoir en place. Le boycott apparaît donc comme une fausse solution à un vrai problème.

Cette décision de boycotter les législatives par l’URD ne serait-elle pas une chance pour les pouvoirs publics de se légitimer davantage ?

En Afrique, tous les pouvoirs qui se sont toujours sentis très mal pour affronter une élection, ont également toujours utilisé l’adversaire, c’est-à-dire l’opposition, pour boycotter lesdites élections et ainsi, légitimer leurs victoires, et partant leurs pouvoirs.

Soumaïla Cissé sait plus que n’importe qui que le boycott des élections est une méthode infructueuse qui ne porte pas fruit.

Lui, qui en 1997 et son adversaire d’aujourd’hui, IBK étaient en face d’une opposition déterminée et engagée, ont fini par être les grands gagnants suite au refus du Collectif des partis politiques de l’opposition (Coppo) de participer à la présidentielle et aux municipales.

En 1997, les élections législatives ont eu lieu. Inscrites dans un processus électoral incluant l’élection présidentielle et les élections communales, se sont déroulées dans un climat tendu entre l’opposition et le pouvoir d’Alpha Oumar Konaré. Une révision du code électoral est votée quelques semaines avant le scrutin. Un premier tour, organisé dans la confusion le 13 avril 1997, est invalidée par la Cour constitutionnelle. Le refus du gouvernement d’interrompre le processus électoral comme demandé par l’opposition regroupée au sein du Coppo, a aggravé les tensions. Les élections ont finalement eu lieu  les 20 juillet et le 3 août 1997. Ainsi une grande partie de l’opposition a appelé au boycott, l’Adéma remporte largement les élections. Et du coup, le Coppo est resté sur le Quai pendant 5 ans.

Cette année, l’opposition aurait-elle donc choisi la voie démissionnaire en s’auto excluant du jeu politique national ?

Tenue des élections malgré tout

Le boycott des législatives par l’URD et alliés peut-il contraindre le département de l’Administration territoriale à reporter les législatives ? Pas si sûr. Etant donné que la demande du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, de proroger le mandat des députés pour 2019, a reçu une fin de non recevoir de la part de la Cour constitutionnelle. Les sages de la Cour ont laissé entendre que le mandat des 147 députés ne peut excéder le 31 décembre 2018. Ce rappel de la présidente la Cour Constitutionnelle a contraint le gouvernement à se plier aux contraintes des textes constitutionnels.

Plus que jamais déterminé pour  la tenue des  élections, le  ministre Ag Erlag a été, on ne peut plus clair. A ses dires, les législatives se tiendront avec ou sans les documents administratifs délivrés par le Tribunal (nationalité et casiers judiciaires).

Il faut dire que le refus de l’URD d’aller aux législatives sera lourde de conséquences sur  la carrière politique de jeunes loups aux dents longues à l’instar de Me Demba Diallo et autres sur qui, la jeunesse peut compter dans l’animation politique. Pour ne pas que le mur s’écroule sur eux, il est certain que des cadres du parti de l’opposition radicale prendront leur distance et se présenteront aux législatives.

Si l’alternative proposée au boycott des législatives de novembre prochain est de croiser les bras et d’attendre la providence, sans rien proposer de fort, pimenté et conséquent, alors il vaut mieux y prendre part.

Si le boycott est un droit, il est indéniable qu’il sera un choix mitigé, trop d’opposition tue l’opposition.

 Mamadou Sidibé

(Arc-en-ciel)

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