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Intégration de milices dans l’armée : Une politique discriminatoire et dangereuse

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Certes, la paix n’a pas de prix. Mais cette volonté du gouvernement à faire la paix à tout risque de couter cher au pays. L’annonce d’intégration de 100 jeunes provenant des milices dans la région de Mopti est mal digérée par des milliers de jeunes chômeurs à travers le pays qui n’ont pas opté pour les armes.

Lors de sa tournée dans la région de Mopti, le premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a rencontré les forces vives de la région, dans la salle Sory Bamba de Mopti. Les échanges ont porté sur la situation sécuritaire de la région et l’intégration des membres de milices dans les forces armées maliennes.

Le PM a profité de la rencontre pour faire une annonce surprenante aux populations de la région. Selon le chef du Gouvernement, dans le cadre du DDR, 100 jeunes des différents milices de a région ont été identifiés, aptes à intégrer les forces armées et de sécurité.

Une concession faite par le gouvernement pour obtenir la fin des hostilités entre les différentes milices et instaurer une paix durable dans le centre du pays.

Si le gouvernement fait ses efforts pour cultiver la paix dans le centre du pays, cette politique est discriminatoire et dangereuse pour les nombreux jeunes dans les autres régions.  Cette déclaration du Premier Ministre sonne comme une discrimination pour les jeunes de Kayes,  Ségou, Sikasso, Koulikoro et Bamako. Ces jeunes diplômés qui n’ont pas opté pour les armes, se sentent trahis et piétinés par un pays qui ne respecte que les porteurs d’armes. « Dans ce pays, il faut désormais porter les armes pour se faire entendre ou avoir un emploi », dénoncent certains jeunes.

Malheureusement, cette politique risque d’encourager les autres jeunes à aller vers la création des milices dans leurs localités. Une situation qui va encourager la création des milices d’auto-défenses.

Conformément à l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, il est prévu l’intégration d’environ 18.000 ex-combattants des mouvements armés dans la Fonction Publique de l’Etat dont 10.000 au sein des forces armées et de sécurité. Le reste repartis entre les autres corps, notamment : les impôts, le trésor, les affaires économiques, les services d’administration publique, la diplomatie (Ambassades, consulats, conseillés des affaires étrangères..), ports du Mali à l’étranger, représentations du Mali auprès des institutions régionales et internationales, les agences et programmes nationaux de l’Etat, les établissements publiques à caractère administratifs et autres.

Le gouvernement doit énormément faire attention à l’intégration aveuglée des miliciens dans notre armée au nom de la paix. Les autres jeunes commencent à murmurer dans  les salons et dans les rues. Si le gouvernement ne fait pas attention, il risque d’attiser une révolte générale à travers le pays.

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Y.D.

Source: L’Indicateur du Renouveau 

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