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Présidentielle au Cameroun: après le vote, les premières déclarations politiques

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La nuit a été longue dans les différents états-majors des candidats au Cameroun après la présidentielle ce dimanche 7 octobre. Les opérations de dépouillements terminées, place a été faite à la compilation des tendances. Un jeu auquel se sont livrés autant les partisans du candidat Paul Biya que ceux de ses sept adversaires de l’opposition.

Dans son QG de campagne qui ne désemplit pas en cette soirée électorale, Cabral Libii n’arrête pas de recevoir encore et encore. Le benjamin de cette élection surnommé « Ouragan Cabral » par la presse, esquisse déjà face aux journalistes un premier bilan de cette présidentielle : « Pour ceux qui ont vu la précédente élection de 2011, entre celle-là et celle d’aujourd’hui c’était carrément le jour et la nuit. Une page est tournée et une autre est ouverte. Celle qui nous conduira vers ce Cameroun de nos rêves ».

Sur l’acceptation des résultats issus du vote, il dit y être disposé, mais émet une condition : « Je les accepterai tant qu’ils seront acceptables. Je me fonderai d’abord sur les PV que mes représentants me fourniront. Si ces PV sont représentatifs dans leur pourcentage d’une inéluctable victoire, je n’accepterai pas qu’on me vole. Mais si je ne peux pas démontrer que j’ai gagné, je serai bien contraint, en juriste que je suis, d’accepter que j’ai forcément perdu, mais que je n’ai pas les preuves de ma victoire ».

Du côté du RDPC, le parti du président candidat Paul Biya, une armée de militants a compilé toute la nuit les tendances issues des bureaux de vote. « Pour le moment, nous sommes optimistes et sereins. Les premières tendances sont bonnes, mais nous ne pouvons pas en dire plus, parce que le taux de dépouillement n’est pas encore au bon niveau. Mais il y a des indicateurs qui nous autorisent à être optimistes », explique Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Comité central.

Le ton est moins joyeux pour le candidat du SDF Joshua Osih. La très faible participation attendue dans la partie ouest du Cameroun, c’est une perte de voix potentielles pour son parti, jusque-là principal parti d’opposition au Cameroun : « Malheureusement, deux régions du Cameroun n’ont pas pu participer. Vous ne pouvez pas organiser une élection où des gens meurent parce qu’ils veulent aller voter. Et ces électeurs, ce sont des militaires qui tirent sur eux. Cela met en cause la légitimité même des résultats qui sortiront. Il y a eu des cas d’irrégularités à gauche et à droite. Nous attendons les premiers résultats que nous devons avoir d’ici quarante-huit heures. Et nous pensons aussi que c’est regrettable de voir le taux d’abstention, qui est très élevé quand on prend déjà en compte le fait que le nombre d’électeurs ne représente pas le potentiel de notre population ».

De son côté et alors que les résultats officiels de l’élection restent pour l’instant inconnus, Maurice Kamto, le principal opposant à Paul Biya depuis le ralliement à sa candidature d’Akere Muna, a revendiqué la victoire ce lundi 8 octobre dans l’apres-midi, affirmant avoir « reçu la mission de tirer le penalty ». « Je l’ai tiré, le but a été marqué », a-t-il déclaré devant la presse à Yaoundé. « J’ai reçu du peuple un mandat clair que j’entends défendre jusqu’au bout ». Maurice Kamto a évoqué un processus ayant permis « l’alternance » et il a invité le président sortant, Paul Biya à « organiser une passation de pouvoir pacifique ». « Il s’agit d’une allégation narcissique qui relève de la fantasmagorie, elle n’a aucun fondement juridique, politique ou sociologique », a réagi Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement superieur et secrétaire a la communication du RDPC, le parti au pouvoir.

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Source: RFI

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