La rentrée scolaire s’est effectuée le lundi 1er octobre 2018 au Mali. Des milliers d’élèves ont repris les cours. Comme depuis 2012, de nombreux enfants du pays ne partent pas à l’école à cause de la situation d’insécurité. Dans un rapport rendu public le jeudi 7 juin 2018, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) évaluait à plus 750 écoles fermées au Mali depuis le début de la crise en 2012. Ce qui prive plus d’un million d’enfants de scolarité. Selon l’agence onusienne, cela constitue une « violation des droits des enfants ».
Si en 2012, c’étaient certaines localités des régions de Kidal, Tombouctou et Gao, plusieurs zones de Mopti, Ségou et Koulikoro sont aujourd’hui affectées par cette situation. Les enfants deviennent ainsi des innocentes victimes d’une crise qui peine à être résolue en dépit de la présence des forces internationales disposant de budgets conséquents. La France dépense par jour plus d’un milliard de nos francs pour l’opération Barkhane. Les responsables onusiens ne diront jamais publiquement combien coûte par jour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Le G5 Sahel cherche désespérément les fonds indispensables à la lutte contre le terrorisme. Le gouvernement de la République refuse de voir la réalité en face et préfère les actions de communication politique à l’allure de propagande.
Le sort de ces enfants qui ne partent pas à l’école depuis presque cinq ans, ne préoccupe pas les bailleurs de fonds de la Minusma ou de Barkhane qui brillent par leurs discours démagogiques. Que font les soldats de la Minusma barricadés dans leurs camps pour aider à la scolarisation de ces enfants ? Pourquoi les militaires de Barkhane qui parachutent partout au Mali où ils veulent, comme ce fut le cas récemment à Ménaka, n’aident pas à la sécurisation des établissements scolaires ? Quelle est la part de responsabilité du gouvernement du Mali dans le pourrissement de la situation au centre ? Pourquoi cette communauté dite internationale déroule le tapis rouge aux petits aventuriers du mouvement national pour la libération de l’azawad (MNLA) et du haut conseil pour l’unicité de l’azawad (HCUA).
Au vu et au su de la communauté internationale, les fusils ont remplacé les stylos pour certains enfants du Mali. Pour le prix Nobel de la paix, l’Indien Kailash Satyarthi, « il n’y a pas pure violence que de priver un enfant de ses rêves ». Le jeune Tidiani Togola, directeur exécutif de la Fondation Tuwindi, l’un des meilleurs talents de sa génération, pense qu’aucune situation ne peut justifier le fait que nos enfants et nos cadets n’aient pas accès à l’école, au savoir. Il propose que ces enfants qui n’ont pas accès à l’éducation soient accueillis dans d’autres endroits du pays pour le respect de leurs droits, de leur dignité et pour le bien du Mali.
Les responsables des groupes et leurs parrains qui ont introduit la guerre au Mali sont des criminels et doivent être poursuivis pour crime contre ces enfants privés d’un droit élémentaire. Impossible de poursuivre les meneurs de cette guerre stupide et ignoble imposée au Mali qui ont envoyé leurs femmes et enfants pour se la couler douce à l’extérieur.
Entre nous enfants privés école
Par Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger