La gestion du conflit social et de la crise politique devient très problématique pour le gouvernement malien.
L’ancien Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga avait fait de sa priorité la gestion des différents conflits sociaux qu’il avait hérités de son prédécesseur Modibo Kéita. Il était arrivé à rapprocher les points de vue du gouvernement et des partenaires sociaux. Ce qui avait abouti à l’apaisement du climat social.
En outre, il avait réussi à ramener l’opposition démocratique à la table du cadre des concertations politiques entre le ministre de l’administration territoriale et les partis politiques. Ce qui avait abouti à la relecture consensuelle de la nouvelle loi électorale.
Mais avec la nomination du nouveau Premier ministre en décembre 2017, le climat s’est détérioré aussi bien au niveau social qu’au niveau politique. Le Premier ministre a-t-il son propre agenda ou joue-t-il sa propre carte ?
En effet, la tactique du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dans la gestion de ces conflits consiste à user de l’usure du temps pour ramener les partis adverses à la table de négociation. Pour le moment, cette stratégie semble ne pas être payante.
Au niveau de la grève des magistrats, le ton est au durcissement du conflit et aux surenchères qui ressemblent à un bras de fer entre les deux camps.
Cet agissement du Premier ministre ressemble à de l’amateurisme. Mais en tant qu’ancien syndicaliste, membre du bureau du Syndical National de la presse (SYNIPIL) et à ce titre membre du Conseil économique et social, le Premier ministre jouent à la diversion et à la mauvaise foi.
Pour ce qui concerne la crise post-électorale, le Président de la République et son Premier ministre joue encore à l’usure du temps pour gérer cette crise. Mais le temps joue contre eux et ils sont en train de filer du mauvais coton. Ils ont intérêt à entamer toute affaire cessante, le dialogue avec l’opposition. Toute négligence dans la gestion de cette crise pourrait causer de sérieux préjudices à leur pouvoir.
Les manifestations des Maliens de l’extérieur aux Etats Unis et en France contre le président IBK sont les conséquences directes de cette même crise. En ne voulant pas prendre le taureau par les cornes en négociant à l’intérieur avec l’opposition, la crise post-électorale est en train de s’exporter à l’extérieur du Mali.
Ces manifestations se justifient aisément et ont leur raison d’être. Le comportement peu responsable du président de la République doit être condamné et même sanctionné. Il est inadmissible qu’un dirigeant d’un pays aussi pauvre que le Mali et surtout d’un pays en guerre puisse faire de si folles de dépenses pour loger dans un hôtel (6 700 000 F la nuitée).
Le président IBK bien qu’il soit une personne au destin bien tracé par le bon dieu, son caractère et sa personnalité sont les véritables causes de ses malheurs actuels. Donc, il mérite toutes les mésaventures qui sont entrain de se produire pendant ce début de mandat.
Le président IBK doit comprendre qu’il n’est qu’un simple mortel et que le luxe insolent dans lequel il baigne aujourd’hui ne lui sera d’aucun recours dans l’au-delà.
Voyager avec une délégation officielle composée de cent cinquante (150) personnes est inadmissible et paranoïaque. Bien que son statut du président de la République lui donne d’énormes avantages protocolaires, il doit savoir raison garder et se comporter avec humilité.
Il n’a pas le droit de gaspiller les maigres ressources de l’Etat dans des dépenses somptueuses. Son comportement en tant que dirigeant d’un pays en voie de développement doit être exemplaire.
Le peuple malien ne doit plus tolérer un tel agissement qui n’honore pas notre pays. Nous devons comme l’ont fait les Maliens de l’extérieur nous soulever et montrer notre indignation à son égard. Trop c’est trop.
Bamako, le 10 Octobre 2018
Yacouba Coulibaly
Administrateur des postes à la retraite.
gestion conflits échec gouvernement
Bamako
Source: L’Indicateur du Renouveau