Au moins 17 personnes ont été abattues mercredi et plus de 40 autres blessées dans l’attaque ayant visé un collège technique de Kertch en Crimée, les autorités accusant un élève de l’établissement qui s’est ensuite suicidé.
L’attaque a eu lieu en fin de matinée dans un collège technique de cette ville de la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. Interviewé par la chaîne de télévision Rossiya 24, le Premier ministre de Crimée, Sergueï Aksionov, a évoqué l’acte d’un élève qui s’est suicidé après cette attaque.
“L’auteur de l’attaque s’est suicidé. C’est un élève de quatrième année de cet établissement. Son corps a été découvert dans la bibliothèque”, a déclaré Sergueï Aksionov, ajoutant que le bilan, était désormais de “18 morts et plus de 40 blessés”.
Selon Sergueï Aksionov, l’auteur de l’attaque avait 22 ans mais le Comité d’enquête a indiqué plus tard dans un communiqué qu’il s’agit de Vladislav Rosliakov, âgé de 18 ans. Le Comité d’enquête précise aussi que le bilan de l’attaque est de 17 morts, sans préciser si l’auteur présumé de la tuerie est comptabilisé.
Les images de vidéosurveillance ont montré “un jeune homme armé d’un fusil arrivant dans l’établissement” et son corps avec “des blessures par balles” a été retrouvé sur place, poursuit le communiqué du Comité d’enquête.
Dans son dernier communiqué, le Comité d’enquête annonce que “l’examen préliminaire des corps indique qu’ils sont morts de blessures par balle”.
L’attaque a été requalifiée en “meurtre” alors qu’une enquête avait d’abord été ouverte pour “acte terroriste”, a précisé cet organe chargé des grandes affaires criminelles.
Dans un premier temps, le Comité d’enquête avait évoqué “un engin explosif non identifié bourré d’objets métalliques” et “déclenché dans la cantine du collège polytechnique de Kertch”.
Cette version ne semble pas tout à fait abandonné, le porte-parole du Comité antiterroriste russe, Andreï Prjezdomski, ayant indiqué à la chaîne de télévision RBK qu’un “engin explosif” a été découvert dans le collège.
J’ai entendu des tirs
“J’ai entendu des tirs au 1er étage. Nous nous sommes tous précipités dans le couloir où des gens étaient en train de courir et de hurler qu’un homme avec une mitraillette tirait sur tout le monde”, a affirmé à l’AFP un élève du collège, qui a souhaité conserver l’anonymat.
“Ensuite, il y a eu une puissante explosion mais heureusement j’étais déjà dehors. J’ai vu l’onde de choc qui a brisé les fenêtres”, a-t-il ajouté par téléphone, très choqué, ajoutant qu’il n’y “avait pas assez de civières”.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs images de l’auteur de l’attaque ont été publiées: il apparait lourdement armé, vêtu d’un pantalon noir et d’un tee-shirt blanc.
Le Collège polytechnique de Kertch est un établissement accueillant des élèves, généralement des adolescents, suivant des cursus techniques.
Les premières images de télévision montraient des victimes évacuées du collège dans des ambulances de fortune. Les victimes “ont été emmenées dans des transports en commun, dans des bus, en ambulance. Ce sont des enfants et des employés”, a déclaré à une télévision locale un homme au tee-shirt couvert de sang, évoquant aussi “des coups de feu”.
“Il y a quelques heures, un évènement tragique a eu lieu à Kertch. Des gens sont morts, il y a eu beaucoup de blessés. Je veux présenter mes condoléances aux proches des victimes”, a déclaré le président russe Vladimir Poutine au début d’une rencontre avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à Sotchi, une station balnéaire de la mer Noire.
Le ministère des Situations d’urgence russe a déclaré l’état d’urgence à Kertch et a annoncé sur son compte Twitter l’envoi sur place de trois hélicoptères avec du personnel médical et d’un avion.
Sergueï Aksionov a également annoncé sur sa page Facebook que trois jours de deuil seraient observés dans la péninsule.
L’armée russe, citée par les agences, a de son côté décidé d’envoyer 200 militaires tandis que les médias locaux diffusaient des images de blindés et d’hommes en tenue de camouflage se déployant autour de Kertch.
Cette affaire réveille en Russie le douloureux souvenir de Beslan, en Ossétie du Nord, où une prise d’otages par un commando tchétchène en 2004 avait fait plus de 330 morts, dont 186 enfants après l’assaut des forces russes.
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Source: AFP