Ibrahim Boubacar Kéita – IBK – avait été plébiscité à la magistrature pour chasser les rebelles du Nord du Mali. Une fois arrivé au pouvoir, il a préféré s’acheter un avion de luxe, s’entourer de laudateurs, des béni-oui-oui pour faire – régulièrement – le tour du monde, comme en témoignent ses multiples voyages à l’extérieur et survoler la misère, de plus en plus noire, dans laquelle sa gestion chaotique, anarchique, hasardeuse et calamiteuse, à coups de surfacturation, a plongé son peuple.
Ses signes distinctifs, selon Tiébilé Dramé, c’est l’autisme, le manque de dialogue et d’écoute. Exact ! Sinon les agents de santé n’auraient pas fait plus de deux mois de grève l’année dernière occasionnant de nombreux morts dans les hôpitaux et dans les centres de santé. Actuellement, ce sont les magistrats qui sont en grève depuis plus de 80 jours. En plus des promoteurs d’écoles privées qui n’ont pas encore démarré l’année scolaire 2018-2019 parce qu’ils réclament à l’Etat un dû de plus de 11 milliards de FCFA.
A vrai dire, ce pays est confronté à un réel malaise social, disons même une grogne sociale et Dieu seul sait jusqu’où cela peut conduire le pays, en termes de protestations sur fond de désordre étatique notamment avec ce projet de réforme territoriale agaçant et révoltant qui vient s’y ajouter. En effet, depuis le lundi 12 octobre, un projet relatif à un nouveau découpage administratif circule sur les réseaux sociaux. Une source gouvernementale confirme que le document a été présenté à la Primature pour adoption par le gouvernement et transmission à l’Assemblée nationale sous forme de projet de loi.
Ledit document, non signé, prévoit le découpage territorial du Mali en 20 régions administratives. Le gouvernement ne nie pas son authenticité car il prévoit la création de 10 nouvelles régions, que sont : Bougouni, Dïoïla, Nioro, Koutiala, Gourma, Douentza, San, Bandiagara, Nara et Kita. Elles vont s’ajouter aux 10 autres régions dont dispose déjà le Mali. Quant à Bamako, la capitale, il est prévu qu’elle soit divisée en dix communes urbaines.
D’ores et déjà, cette ébauche de réforme fait grincer des dents. Certains estiment que le projet favorise les populations nomades au détriment des sédentaires. D’autres, en revanche, pensent que la base devrait être consultée, avant toute prise de décision de ce genre par IBK, un président de la République dont certains ministres du gouvernement se plaignent de son accessibilité. M. le Président, revenez sur terre pour faire face au malaise social avant qu’il ne soit trop tard !
Sous votre gouvernance chaotique, Monsieur IBK, le Mali va droit dans le précipice. Vous devriez réunir les forces vives de la nation et faire le constat de l’aggravation de la situation du pays et en tirer les conséquences. Les défis qui frappent le Mali sont nombreux car l’insécurité est galopante. Il n’y a pas de jour où le sang ne coule au Mali. Des jeunes soldats maliens meurent chaque jour que Dieu fait. Faire le deuil de leurs collègues, c’est devenu le quotidien des soldats maliens.
Le rapport des Nations Unies alerte sur la dégradation de la situation sécuritaire, humanitaire, juridique au Mali… Il y a eu 58 attaques terroristes faisant 287 morts, plus de 5000 déplacés durant les 3 derniers mois. Et ça continue, malheureusement. La situation s’est même aggravée car très loin de ce qu’elle n’était au moment de l’accession d’Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir.
Devant toutes ces réalités, qui pourrait sérieusement croire qu’un tel président, qui ne pense qu’à s’offrir le luxe au moment où sa population s’appauvrit, plus que contesté avec un déficit démocratique dans sa gestion du pouvoir, en plus d’un manque de légitimité, pourra-t-il sortir le Mali des turbulences ?
Edito Mon pays confronté réel malaise social provoqué mauvaise gestion
Aliou Touré
Source: Le Démocrate