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Focus : Leçons de vie !

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Ainsi Mahamadou Djeri Maïga s’en est allé sans voir l’effet de tout le désastre dont lui et ses camarades ont été l’artisan depuis la rébellion de janvier 2012, savamment orchestrée par Nicolas Sarkozy et des chefs touaregs alliés aux djihadistes. Il n’aura pas sa prime à la rébellion que se promet d’être le futur découpage territorial dont l’annonce-test a soulevé une grosse vague de protestations, à la notable exception de l’aristocratie Ifoghas à Kidal et Oulimenden à Menaka.

Djeri Maïga était le compagnon de route des Intallah et dut essuyer pour cela une détestation qui frisait l’ethnophobie. Comment un sédentaire noir pouvait-il jouer les utilités pour une coalition touarègue engagée à la partition du Mali ?

La réalité doit être un peu plus nuancée. Djeri Maïga, dans un mouvement comptant peu de cadres lettrés, était sans doute plus qu’un porteur de mallette-même si Dame Rumeur a  affirmé qu’il a été pris à l’aéroport d’Abidjan le sac dans la main avec une forte somme d’argent. Son bagout en faisait un redoutable défenseur de la cause de son mouvement. Peut-on du reste raisonnablement reprocher à la direction du MNLA de s’appuyer sur un “talent sédentaire “ pour défendre une cause portée par la minorité nomade ?

L’image qu’il laisse à la postérité restera celle de son accolade mémorable à IBK, à la signature de l’Accord d’Alger, en mai 2015, moment d’effusion immortalisé par la célèbre formule du second : “Je suis ivre de bonheur!”.

Dans l’annonce de son décès, deux informations inattendues ont retenu notre attention. Djeri Maïga a rendu l’âme à l’hôpital Mère-Enfant Le Luxembourg et ses obsèques ont eu lieu chez lui-même aux logements sociaux de Niamana. Le trait commun à ces deux lieux de sa fin de vie ? L’un comme l’autre sont des réalisations du Président ATT dont le régime a été voué aux gémonies par le mouvement rebelle de Kidal.

La vérité de la vie réside dans la mort. On ose croire, voire espérer que Mahamadou Djeri Maïga, au moment final, à travers l’hôpital et les logements sociaux, a révisé son jugement d’un Mali qui n’est sans doute pas le paradis mais n’a pas vocation à être l’enfer pour aucun de ses enfants même si la redistribution de la rareté (qui est le propre de la gouvernance dans un pays pauvre) ne finira jamais de faire des frustrés légitimes parmi nous.

Sur ces rappels simples, nous lui souhaitons de trouver le repos dans la paix de Dieu !

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C H Sylla

Source: L’Aube

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