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Mot de la semaine : Menace

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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta prête serment aujourd'hui devant la cour suprême pour un second mandat de cinq ans

Décidément, le bateau Mali, avec IBK comme commandant de bord, est déboussolé. Il tangue sur le tumultueux fleuve Djoliba et risque de chavirer, si le cri de détresse n’est pas entendu à temps pour voler à son secours. Depuis son investiture le 4 septembre 2018, IBK fait face à une série de crises à la fois politique, sociale et sécuritaire, menaçant le Mali jusque dans ses fondements. L’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger clopine. Malgré la pression de la communauté internationale qui brandit souvent la menace de sanctions contre tous ceux qui entravent sa mise en œuvre, le gouvernement et les groupes armés ne parviennent toujours pas à accorder leurs violons, d’où le grand retard. A cela, s’ajoutent les rumeurs d’un découpage administratif favorisant la minorité arabo-touareg au détriment de la grande majorité noire. Toute chose qui suscite une polémique et entrave l’application de l’Accord. Au bout de six mois, Dead line d’évaluation de l’ONU, la communauté internationale va-t-elle mettre en exécution sa menace ?

Alors que le train de l’Accord n’avait pas quitté la gare, la scène politique était en ébullition avec la création de deux fronts. Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, FSD et la Coalition des Forces Patriotiques, COFOP. Avec ces deux  grands regroupements, l’opposition s’est diversifiée. Désormais vent débout, elle empêcherait le régime de dormir et resserre l’étau autour d’IBK. Comme si les deux crises ne suffisaient pas, le front social aussi s’est enflammé  avec  les magistrats, qui sont en  grève illimitée depuis plus 80 jours, pour plus de sécurité et surtout pour  une augmentation de leurs salaires. Ensuite, ce fut les DFM, DAF, CPS, de débrayer  pour réclamer leurs droits qui passent par l’octroi d’une prime comme les autres agents financiers. Que dire des promoteurs d’écoles privées qui n’ont pas repris les cours parce que n’ayant pas obtenu leurs subventions de l’Etat ? Ils n’ont pas voulu ouvrir leurs écoles, faute des moyens financiers pour éponger leurs dettes. Il n’y a pas que les écoles privées, même les établissements publics n’ont pas repris véritablement faute de fournitures et de places pour les nombreux admis  au DEF.

Toutes ces menaces sont moindres parce qu’elles ne concernent pas l’écrasante majorité. Celle qui risquerait d’être fatale au régime serait le retard des salaires. Le Gouvernement a tout intérêt à éviter cela. Or, les signes avant-coureurs commencent à être perceptibles. A la fin du mois de septembre, certaines couches socioprofessionnelles, pas les moindres, les retraités,  ont accusé un retard de plus d’une semaine. Le même constat est fait ce mois d’octobre et qui concerne en particulier les militaires. Traditionnellement, ces derniers sont payés entre le 18 et le 20 de chaque mois. Mais, cette fois-ci jusqu’au 24 octobre certains n’avaient pas perçu leurs soldes.

Le régime doit vraiment prêter une oreille attentive pour éviter une autre crise. Il doit savoir anticiper, sinon  tous les ingrédients semblent réunis pour  un embrasement, qu’à Dieu ne plaise.

Menace

Youssouf Sissoko

Youssouf@journalinfosept.com

Source: Inf@Sept

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