Deux soldats burkinabè ont été tués et plusieurs autres blessés, c’est le bilan des attaques contre la Minusma dans le Nord et le Centre du Mali le samedi 27 octobre 2018. Une semaine avant, le Conseil de sécurité des Nations Unies tirait la sonnette d’alarme sur « la détérioration persistante des conditions de sécurité dans le centre du Mali.»
Selon le Chef d’Etat-major Général des Armées du Burkina Faso, le samedi 27 Octobre 2018, aux environs de 05h30 minutes, un détachement du contingent Burkinabè (Badenya 6) de la MINUSMA (Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation au Mali), stationné à Ber, localité située à une cinquantaine de kilomètres au Nord-Est de Tombouctou, a été la cible d’une attaque complexe par des éléments armés. Lors de l’attaque, indique l’armée burkinabè, deux soldats Burkinabè ont trouvé la mort et cinq autres ont été blessés.
La Minusma, dans un communiqué, précise que les casques bleus ont repoussé « une attaque complexe lancée simultanément par plusieurs pickups armés de lance-roquettes et de mitrailleuses et d’autres chargés d’explosifs, et ont poursuivi les assaillants. » Quelques heures plus tard, à Konna dans la région de Mopti, des Casques Bleus ont également été l’objet d’une attaque à l’engin explosif improvisé (IED), selon la Minusma.
Situation préoccupante
Une semaine avant, le vendredi 19 octobre 2018, les membres du Conseil de sécurité, après avoir entendu l’exposé du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, sur la situation au Mali, se sont « déclarés profondément préoccupés par la détérioration persistante des conditions de sécurité dans le centre du Mali. »
Selon Jean-Pierre Lacroix, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, la situation reste marquée par une situation sécuritaire préoccupante dans le centre et le nord du Mali. Le Secrétaire général adjoint s’est dit préoccupé par la situation qui prévaut en particulier dans le centre du pays, une région qui, lors des deux tours de l’élection présidentielle, a concentré près de 80% des centres de vote affectés par l’insécurité. « Ces trois derniers mois ont été les plus meurtriers depuis la mise en place de la MINUSMA en 2013.
Au cours de cette période, 287 civils ont été tués dans des attaques ciblées, y compris à l’engin explosif improvisé ou à la mine. Des conflits intercommunautaires entre groupes armés d’autodéfense ou groupes extrémistes violents ont en outre éclaté », a indiqué Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.
Selon le dernier rapport trimestriel de l’Onu sur le Mali, il y’a eu 58 attaques terroristes faisant 287 morts et plus de 5000 déplacés durant les 3 derniers mois. Depuis janvier 2018, le nombre des explosions déclenchées par de tels dispositifs a considérablement augmenté, atteignant 133.
«Au cours de la période considérée, les groupes armés ont mené 58 attaques, dont 21 contre les Forces de défense et de sécurité maliennes ; 16 contre la MINUSMA et 1 contre un organisme des Nations Unies ; 17 contre des groupes armés signataires ; 1 contre l’opération Barkhane ; 1 contre la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel ; 1 contre un convoi commun à la Force conjointe, aux Forces de défense et de sécurité maliennes, au Groupe d’autodéfense des Touaregs Imghad et leurs alliés et au Mouvement pour le salut de l’Azawad. Les attaques les plus nombreuses ont eu lieu à Mopti (16) et à Gao (15), et en moins grand nombre à Kidal (10), Tombouctou (10), Ménaka (5) et Ségou (2) », a déploré le secrétaire général de l’ONU.
« La persistance des atteintes à la sécurité dans le centre du Mali, notamment pendant l’élection présidentielle, montre combien la crise est profonde dans la région », a souligné le secrétaire général des Nations Unies.
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M.K.Diakité
Source: Le Républicain