Celui qui a inauguré son pouvoir par l’achat d’un avion n’est aujourd’hui à mesure d’apporter aucune solution aux nombreux problèmes des Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur. Il est même en passe de devenir lui-même le problème, un frein au processus de paix, un obstacle à la gestion des problèmes sociaux et politiques, une tête qui ne plait plus ni aux élèves, ni aux magistrats, ni aux promoteurs d’écoles privées, encore moins aux opposants. Car son pouvoir est constipé face à un chapelet de problèmes. Le pouvoir remet à demain tout ce qu’il faut faire aujourd’hui. Alors de quoi demain sera fait ?
La ménagère crie, les travailleurs pleurnichent, les magistrats fulminent, les élèves et étudiants soupirent, les promoteurs d’écoles privées gémissent, les opposants boudent, le peuple frémit, le Premier ministre gesticule, rien ne bouge et le Président contesté ne s’avise pas à atténuer les ardeurs des frustrés. Ainsi l’horizon s’assombrit. Alors où est passé le nouveau programme intitulé “ le Mali qui avance ” ?
Nous venons d’une période électorale tumultueuse où les ministres et les barons du régime défilaient à la télévision nationale pour nous faire avaler l’amère pilule de la remise sur les rails de notre cher pays qu’ils ont mis sur cale. Des dépenses faramineuses ont été effectuées au point de vider le trésor public. L’incapacité à convaincre les bailleurs de fonds et les partenaires stratégiques à financer le déficit budgétaire a été camouflé dans un élan mal placé de patriotisme : le gouvernement finance sur fonds propres les élections. De la part d’un pouvoir de médiocrité qui a détruit nos petits commerces pour accueillir le sommet Afrique-France, et d’un Président quémandeur à toutes les rencontres de la communauté internationale, il y a maintenant de quoi freiner des quatre fers pour demander la patience et même la tolérance du peuple malien. Fatigué, ce peuple désabusé l’est aujourd’hui. Il lui faut pourtant l’union sacrée pour sauver les meubles. Mais qui d’autre doit prendre l’initiative de ce sursaut, si ce n’est le commandant à bord du ” Mali qui avance ” ?
En effet, pour que le Mali arrête d’avancer à reculons, le Président contesté doit sortir de son mutisme, tenir le langage de vérité aux frustrés et quelle solution alternative est envisageable. Il doit arrêter de les ignorer alors qu’il ne donne aucun moyen à son gouvernement de circonscrire les problèmes. Car en s’entassant, les problèmes conduisent à une crise dont la résolution serait ardue. Alors affaibli, le pouvoir sera tenté d’utiliser les moyens forts qui ne répondraient à aucune solution adéquate. Et bonjour les dégâts.
L’on ne gère pas un pays comme le Mali par le mensonge et la propagande. On peut tromper tout le peuple une partie du temps. On peut tromper une partie du peuple tout le temps. Mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps. L’heure des slogans creux est révolue. L’excellence ne se décrète pas. A bon entendeur salut !
Brouillard gestion affaires publiques gouvernement dos mur président ne dit mot et ne fait rien
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé