Vers où va le Mali ? Cette question mérite d’être posée aujourd’hui, tant les Maliens sont pessimistes quant à leur avenir au regard des différents actes posés par les Responsables du pays. Des actes qui ne rassurent guère. Depuis près de deux mois, un bras de fer oppose les Magistrats au Gouvernement. Une bataille dont l’issue pourrait mal dégénérer dans les jours à venir. La gestion de cette crise par le Gouvernement ne semble pas rapprocher les positions. A cette lutte, s’ajoute celles d’autres couches socioprofessionnelles du pays. Les écoles privées, les travailleurs de l’EDM-SA, les enseignants, les médecins ; bref, tous les travailleurs du pays sont sur le pied de guerre. Chaque corporation réclame une amélioration de leurs conditions de vie au moment où les caisses de l’Etat sont vides. Pour preuve, le Gouvernement a déjà sollicité une avance sur les taxes 2019 à certaines grandes sociétés de la place pour pouvoir gérer la fin de l’année 2018. Et la supposée note du Secrétaire Général de la Présidence de la République sur le gel de la dotation en carburant pour les Agents publié par un ‘‘mécontent’’ de cette décision sur les réseaux sociaux en est une parfaite illustration.
Autre fait majeur qui ne rassure pas les Maliens, c’est le report des élections législatives sans motif suffisamment valable ou bien expliqué qui pourrait non seulement trouver son fondement au manque de moyens financiers de l’Etat mais aussi à cette bataille interne qui fait rage dans le camp de la majorité présidentielle pour la composition des listes des candidatures. A titre d’exemple, en Commune V du District de Bamako, un des Vice-présidents du RPM est à couteaux tirés avec le Président de son parti. Cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres plus graves. Une situation qui arrange parfaitement le parti du Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, qui est en train de récupérer tous les mécontents du RPM. Au report des élections législatives s’ajoute également le projet de découpage administratif du territoire national et du District de Bamako qui a fuité à partir du Département de tutelle. Ce nouveau découpage concocté par le Gouvernement est contesté par une grande partie des Maliens qui n’ont pas été concertés. Une concertation devait réunir l’ensemble de la classe politique pour discuter de ce projet. A Gao et à Tombouctou déjà on manifeste pour s’opposer à ce projet de découpage.
Face à toutes ces difficultés et au mutisme du Gouvernement, les Maliens se demandent jusqu’à quand cette situation va-t-elle continuer ? Le Gouvernement tente de faire croire que tout va bien et que la situation est maitrisée. Ce qui ne semble pas le cas quand on discute avec les citoyens. On craint un embrasement de la situation dans les prochains jours. Que Dieu nous en préserve.
EDITO Mali impasse
La Rédaction
Source: La Loupe
