En effet, plus d’un mois après, la configuration du premier gouvernement d’IBK II continue d’alimenter les débats. Pour cause, au-delà des clins d’œil à la jeunesse et à la promotion féminine avec le respect de la loi sur le genre, la formation du nouveau gouvernement s’est singularisée par une vague d’évictions qui ont soulevé des interrogations et questionnements.
Si d’aucuns s’étonnent qu’une jeune femme d’à peine 35 ans a pu se hisser au sommet de la diplomatie malienne, d’autres s’interrogent surtout sur les raisons pour lesquelles IBK s’est débarrassé de personnalités aiguisées de son premier quinquennat ?
Les réponses sont sans doute nombreuses. On peut citer cependant le fait que certains ministres étaient subitement devenus assez puissants pour nourrir l’ambition de créer leur propre parti politique, au sortir des législatives avortées avec au moins une dizaine de députés pour commencer.
L’autre explication, qui paraît du reste plus plausible a trait au fait que beaucoup de ministres sortants auraient été remerciés pour avoir atteint leurs limites objectives.
Sauf que le départ d’un des ministres n’est lié ni à l’une, ni à l’autre des explications. Pour des raisons de commodité, nous allons taire son nom, mais seulement les interrogations et questionnements méritent une réponse.
La réalité est qu’il aurait pu être récompensé d’immuabilité comme beaucoup de ses ex-collaborateurs s’il n’avait accompagné son employé en Chine, au lendemain de sa réélection. En effet, après la proclamation définitive des résultats de la présidentielle par la Cour Constitutionnelle, IBK, sur invitation du président Chinois, Xi Jinping, a effectué une visite de 72 heures dans ce pays ami. A défaut de faire une belle moisson comme en 2014 (5 500 milliards de francs), IBK, fragilisé financièrement espérait tout au moins signer avec son homologue plusieurs conventions bilatérales dans différents domaines.
Seulement voilà : ce ministre dont le départ fait encore grincer des dents a voulu célébrer la réélection d’IBK à sa manière dans les jolis bars de Pékin au point d’oublier la motivation de sa présence en Chine. Appelé tardivement pour aider le président à redresser son allocution du lendemain, il était si ivre qu’il n’a pu terminer une phrase. Chose qu’El Hadj IBK n’a pas pu digérer. Et le châtiment a consisté à lui infliger un retour au bercail avant même le terme du séjour présidentiel. Sa sanction s’est malheureusement prolongée pour aboutir finalement à son éjection du gouvernement. La réponse aux interrogations sur son départ est donc simple : il est au chômage pour avoir sacrifié son poste sous le zinc au pays de Mao Tsé-toung
Recoupement fait, un antécédent aurait également contribué à sa déchéance. En effet, une source digne de foi révèle qu’il aurait détourné d’au moins un demi-milliard qu’Alassane Ouattara de la Cote d’Ivoire lui avait remis pour IBK pour les besoins de sa campagne présidentielle.
Gouvernement I d’IBK II ministre aurait laissé portefeuille zinc
Amidou Keita
Source: Le Témoin