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Immigration clandestine : Un frein au développement en Afrique qu’il faut endiguer

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La problématique de l’immigration irrégulière, sinon dite clandestine, est devenue un casse-tête dans tous les pays africains ou presque. De ce fait, des dizaines voire des centaines  de migrants africains meurent chaque année en tentant de traverser la méditerranée afin de rejoindre l’Europe qui, selon eux, est un eldorado. Pour arrêter l’hécatombe, il faut que l’Afrique devienne une source d’espoir et de développement pour les jeunes candidats à cette migration irrégulière, devenu un fléau meurtrier pour la jeunesse africaine.

 

Le concept d’immigration vient du latin «Immigrare», qui veut dire entrer de manière temporaire ou définitive dans un pays dont on n’a pas la nationalité. Elle est plus ancienne que le monde. Auparavant, elle était dénommée le mouvement des personnes entre les différents pays. La migration est un phénomène aussi vieux que l’Humanité, elle n’est pas automatiquement négative. En revanche, elle est nécessaire pour la stabilité même des Etats, des Nations ou des Peuples.

 

Par nature, l’Homme est un être mobile, qui aime la liberté de se mouvoir, de s’épanouir. Donc, un être qui n’aime pas vivre en vase clos, isolé. Les Etats-Unis qui sont la première puissance économique et militaire du monde d’aujourd’hui constituent un exemple frappant et positif de la migration. Ce sont les migrants venus de  tous les horizons du monde qui ont fait de ce pays ce qu’il est de nos jours.

 

En Afrique et en Asie du Sud-est, le phénomène est devenu très sérieux parce que ces deux continents connaissent des vagues d’immigrations plus que toutes les autres Régions du monde. Ces vagues de mouvements entraînent la fuite des bras valides et des mémoires des pays africains. Depuis les années 1400, l’immigration dite clandestine a pris d’autres tournants décisifs ; car, les bras valides des pays africains, en quête d’un mieux-être, ont fui pour rejoindre l’Europe. Pourtant, de nos jours, la recherche de ce mieux-être se transforme de plus en plus en drame, en véritable source de cauchemars voire de deuils dans des familles ou villages entiers. Comme en témoignent les afflux de migrants africains en Europe en passant par le Sahara. Cette traversée du désert est un périple trop risqué pour les candidats à la migration irrégulière et conduit parfois à la mort d’Hommes.

 

À la suite de cette traversée du désert, les migrants trouvent refuge en Libye où ils se retrouvent également piégés par les passeurs. Aussi, les migrants qui ont eu la chance d’arriver à Tripoli dans l’espoir d’entrer en Italie, à travers l’Île de Nampédouza, finissent parfois par servir de nourriture des animaux marins de la mer méditerranée.

 

Causes de l’immigration clandestine en Afrique

 

Certes, les causes de l’immigration clandestine sont nombreuses et identiques au plan socio-économique et politique; mais, chaque pays africain a ses raisons  propres. En général, selon le baromètre des constats des causes de l’immigration irrégulière de l’ONG «Transparency International», les pays africains sont mal gouvernés par leurs Dirigeants respectifs. C’est cela qui caractérise ces fuites massives des bras valides ou des cerveaux vers l’Europe ou ailleurs tout en abandonnant carrément l’Afrique, qui est le berceau de toute l’Humanité. Mais, avant, il faut signaler que certains candidats à l’immigration partent par nécessité. À ce stade, il est important d’indiquer que les causes les plus profondes qui poussent les jeunes africains à tenter l’aventure sont nombreuses. Parmi lesquelles, on peut citer: la mauvaise gouvernance des Chefs d’Etat africains, l’inadéquation des différentes formations proposées aux jeunes et le marché de l’emploi, l’injustice ou l’arbitraire, la restriction de la liberté d’expression, le chômage, la pauvreté, etc.

 

 

Les passeurs, un réseau criminel à combattre

 

Ces trafiquants ne s’occupent pas de l’être humain, mais sont surtout  et uniquement intéressés par l’argent. Leurs promesses sont des mensonges et les voyages qu’ils proposent aux candidats à l’immigration clandestine sont dangereux pour leur vie. Pour regagner l’autre rive de leur destination idéale, les passeurs voire même les trafiquants d’humains leur proposent de monter à bord des embarcations de fortune qui sont très dangereuses.

 

En vérité, les embarcations des Réfugiés en Méditerranée sont extrêmement dangereuses. Les trafiquants utilisent généralement les bateaux les plus vétustes et les moins chers qu’ils puissent trouver. Beaucoup d’entre eux sont à peine en état de naviguer. Cela permet aux trafiquants de maximiser leurs profits. En 2016 seulement, plus de 5000 personnes ont trouvé la mort en traversant la Méditerranée à bord  de telles embarcations, selon l’Ambassade d’Allemagne au Mali. La même source a, par ailleurs, indiqué que les trafiquants d’êtres humains sont des criminels qui s’intéressent uniquement à l’argent des candidats à la migration, pas à leur vie. Ainsi, très malheureusement, beaucoup meurent pendant la traversée dangereuse de la méditerranée. Le nombre de migrants morts en tentant de traverser la Méditerranée pour aller en Europe a atteint un nouveau chiffre record. Depuis le début de l’année 2016, ils sont 3800 à avoir perdu la vie. Le taux de décès est passé de un pour 269 en 2015 à un pour 880 en 2016 et pour l’année 2017, il y a plus de 5000 morts d’Hommes sur la Méditerranée, seulement à la recherche d’une vie meilleure, selon le HCR.

 

Pour les Nations Unies, en 2014, plus de 170.000 migrants ont traversé la Méditerranée et près de 3419 africains sont morts pendant cette traversée sur un chiffre global mondial de 4272 naufragés. Toujours selon les Nations Unies, depuis l’année 2000, plus de 20.000 migrants ont perdu la vie dans la Méditerranée. En avril 2015, selon l’ONU, sur les 800 migrants morts, il y avait 189 maliens.

 

 

 

Conséquences du fléau

 

De nos jours, l’immigration est devenue l’une des causes les plus citées dans la mortalité avec un taux très élevé par an en Afrique.

 

En évoquant certaines conséquences désastreuses de l’immigration irrégulière, nous pouvons citer : les naufrages des embarcations en mer, les ventes aux enchères des migrants comme ce fut le cas en Libye récemment, les viols, l’enrôlement des migrants dans les groupes armés ou djihadistes des différents pays, l’effritement de l’éducation et le manque d’un avenir meilleur pour les pays africains, etc.

 

À ce niveau, nous avons eu le témoignage d’un ex-migrant malien. «Nous tentons de regagner l’Europe au prix de notre sang à la recherche d’un mieux-être. Mais, cela n’est pas sans conséquences ; car, chaque pays africain perd des jeunes à la fleur de l’âge. Certains migrants en tentant leur chance sur la Méditerranée dont l’objectif est d’apporter leur contribution à la construction de leurs pays meurent. Avec la mauvaise gouvernance et l’inégalité en Afrique, on ne peut pas rester. Donc, nous sommes obligés de partir chercher une vie meilleure», déclara-t-il.

 

 

 

Redonner de l’espoir à la jeunesse à travers la création d’emploi

 

Les pays africains peuvent bel et bien contribuer à résorber le phénomène d’immigration clandestine en faisant des poursuites judiciaires contre les réseaux des passeurs ainsi que les auteurs et complices de maltraitance contre les jeunes migrants ; en facilitant l’obtention de Visa, pour les candidats à l’immigration irrégulière. Tout comme il est nécessaire d’établir une coopération africaine et sud-sud, pour lutter efficacement contre le chômage et le désespoir qui constituent un terreau fertile à l’immigration clandestine ; il est tout autant nécessaire de mettre en place un cadre de collaboration efficace entre les pays de départ et les pays de destination, en vue de mettre en œuvre des projets communs en faveur de la sédentarisation des jeunes dans leurs pays d’origine et la nécessité de lancer de programmes nationaux pour les jeunes, avec des projets d’activités génératrices de revenus, pour les jeunes en quête d’emploi. Au-delà de tous ces aspects, les pays africains doivent travailler en synergie d’actions afin de créer des politiques nationales permettant aux futurs candidats à la migration d’être un potentiel essor pour leurs pays respectifs.

 

En Afrique, nous constatons un véritable manque de vision des décideurs politiques pour leurs populations. Certes, l’immigration existe depuis la nuit des temps, quand elle était jadis appelée «Mouvement des personnes», mais elle connaît aujourd’hui un flux devenu plus dangereux qu’avantageux et mériterait que les décideurs publics y accordent une forte attention. Malgré les sacrifices consentis par certains pays européens pour freiner le fléau en Afrique, le désespoir pousse des jeunes à être candidats pour le périple. Certes, beaucoup a été fait, mais tant de choses restent à faire pour apporter une solution durable au problème. Ils doivent faire en sorte que les jeunes africains ne se lancent plus dans cette aventure qu’on appelle «immigration clandestine». En tout cas, l’Association malienne des expulsés (AME) est convaincue de ce qui suit : «D’abord, la migration n’est pas un fléau qu’on peut combattre. La plupart des jeunes risquent leur vie en essayant d’aller trouver du travail en Europe où ils espèrent avoir une vie meilleure vie que dans leurs pays d’origine. Donc, il revient à nos Etats de créer des emplois pour les jeunes, d’assurer le partage équitable des ressources publiques, autrement dit de lutter contre la mauvaise gouvernance, faire en sorte que notre système scolaire ne soit pas un laboratoire de création de chômeurs».

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Ousmane Diakité

Source: La Loupe

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