La fin de la semaine dernière, les écoliers de plusieurs communes du cercle de Banamba, localité située à moins de 200 kilomètres de Bamako, et du cercle de Ségou ont été privés de classe par les djihadistes. Ils viennent ainsi grossir le rang des enfants déscolarisés du centre et du Nord du pays où près de 750 écoles sont fermées à cause de l’insécurité, selon l’Unicef. L’épicentre de la crise malienne s’est aujourd’hui déplacé du nord au centre.
Le triomphalisme béat des autorités politiques du Mali, lors des visites soigneusement préparées au centre et au nord, est malheureusement battu en brèche par la réalité du terrain marquée par un activisme terroriste très nuisible pour les populations. Ce qui s’est passé le week-end dans le cercle de Banamba est tellement grave qu’il ne peut être justifié par la formule en vogue de « derniers soubresauts de criminels en désarroi » par laquelle nos dirigeants tentent, à forte dose de discours soporifique, de chloroformer une opinion publique inquiète.
L’ONU, consciente de cette nouvelle donne, déclare être aujourd’hui, « profondément préoccupés par la détérioration persistante des conditions de sécurité dans le centre du Mali. » Au Mali, il y’a eu 58 attaques terroristes faisant 287 morts et plus de 5000 déplacés durant les 3 derniers mois, précise le secrétaire général de l’ONU Antonio Gutterres, dans son dernier rapport trimestriel sur la situation malienne. Ces chiffres témoignent de l’incapacité de l’État à assurer la sécurité des citoyens et l’enchaînement de violences des derniers jours prouvent une chose : les djihadistes renforcent leur position au Mali et les forces armées (les militaires maliens, l’opération Barkhane, la force du G5 Sahel et la Minusma), qui tentent de stopper l’avancée des djihadistes, ont lamentablement échoué.
Edito Surenchère terroriste faillite collective
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain