A la surprise générale, Air Maroc vient de prendre une décision restrictive. Le visa est désormais établi entre le royaume et certains pays dont le Mali.
L’annonce a fait le retour du net avec assez de spéculations. La mention faite est celle de « l’instauration de l’autorisation électronique avant voyage ». Signée d’Aziz Cherradi , représentant Régional Royal Air Maroc pour le Gabon , les termes sont très clairs : demander autorisation avant 96 heures ;C’est au portail http://www.acces-maroc.maqu’il faudra effectuer ses formalités. On réfute l’appellation VISA mais nul n’est dupe en lisant ce qui permet de filtrer les mouvements sur ce pays ouvert à l’immigration clandestine. Le sésame de départ qualifié d’AVEM concerne 3 pays : La Guinée , le Congo Brazzaville et le Mali. Cette autorisation de voyage qui ne dit pas son nom doit être présentée à l’aéroport au départ ainsi qu’au Maroc une fois à destination.
Prenant effet à partir du 1er Novembre 2018 , on peut dire que les jours à venir seront mitigés pour les habitués du royaume Chérifien dont les pays sont visés. Il suffit de lire à travers les lignes pour comprendre que le Maroc a contourné la diplomatie classique. Opposé à l’immigration avec le flux de migrants de sa frontière Espagnole , le formule est toute trouvée.Pourtant il y a de quoi s’interroger connaissant les liens depuis l’arrivée du Président IBK aux affaires. Des forums économiques ont vu le jour en plus d’une présence remarquée de Mohamed VI.
Le Mali reste le pays de l’Afrique occidentale où le Maroc a le plus investi : la BDM , la BIM et Malitel sont des exemples illustratifs. Les relations ont pris un envol tel que les tarifications téléphoniques entre Bamako et Rabat ont été revues à la baisse. Nul ne peut l’ignorer dans la mesure où chaque année , plusieurs boursiers rallient le royaume chérifien et les coûts téléphoniques ont facilité beaucoup de choses. Nombreux sont ceux qui détiennent à cet effet une puce Malitel.
Force est de reconnaître que politiquement , le roi Mohamed VI avait pris ses distances à cause de l’Algérie. Au départ préféré par IBK pour gérer la crise multidimensionnelle du Mali en lieu et place de Blaise Compaoré, il s’est vu bouté du jeu par son éternel rival et voisin avec qui l’affaire Polisario est loin d’être clause. Ce serait l’une des raisons du report de la dernière visite annoncée du roi Marocain à Bamako en Février 2017. Reste que le Mali fait face à l’immigration et son territoire sert à plusieurs ressortissants de pays voisins pour aller vers les chemins de l’exil européen.
Pour revenir au buzz de la décision instaurant le VISA, la représentation diplomatique du Maroc au Mali a pris la chose en main. Dans un communiqué n°001409 , la date du 1er Novembre n’est pas évoquée mais plutôt « instauration prochaine » de l’AEVM. Les explications y ont plus détaillées car il est question pour les autorités marocaines de connaître l’identité des voyageurs avant embarquement. Motifs avancés aux dire de l’ambassade relevant de Bamako, fluidifier le trafic passager et réduire les délais de transit d’attente à l’aéroport du Maroc.
Désormais chacun saura à quoi s’en tenir ! Espérons que Dubai qui reste une destination des plus prisées ne soit pas dans la même logique !
VISA AU CŒUR DE L’AXE MALI-MAROC : Posologie chérifienne face à l’immigration clandestine
Idrissa Keita pour malizine