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Mon opinion : Qui survivra au Mali verra…

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Depuis des semaines, notre pays semble sonné, touché en son corps territorial et en son esprit citoyen, comme un boxeur qui subit une succession de coups violents sans pouvoir s’en protéger. Et de plus en plus acculé dans un coin, sans parade vraiment possible ni vision lucide pour faire face. L’élection présidentielle, quelle que soient les sensibilités et les opinions de chaque malien. –ne, a fracturé la concorde nationale, divisé les communautés, déstabilisé les institutions, multiplié les peurs et les conflits, fragilisé l’économie et distendu gravement le tissu social.

La paix tant espérée ne devient qu’un mot qu’on ne prononce plus qu’à voix basse. Ce n’est plus cet objectif collectif – cette aspiration commune – qui nous unissait, avec nos différences mais avec force, pour l’imposer et la pérenniser.

Le dialogue est dans une impasse qui finit par se fracasser sur un mur d’incompréhensions, et parfois de haines. Tellement gratuites qu’elles se propagent plus vite que le besoin, le devoir de tolérance qui devrait présider à tout échange humain.

Et pourtant nous portons toutes et tous en nous l’héritage des pères fondateurs de notre Nation et de nos aînés qui l’ont fait fructifier : la fraternité dans la paix, l’écoute dans la tolérance, la solidarité dans la liberté.

Sommes-nous incapables aujourd’hui de relever le défi si magnifique, presque sacré, de la paix et du dialogue, au point de nous infliger ce si long supplice de la guerre des idées, des cultures, des ruptures, la plupart empreintes d’extrémisme, d’obscurantisme et de sournois racisme ?

Au lieu de cultiver et de répandre nos antagonismes, au lieu de se réfugier dans la non-responsabilité, au lieu de se revêtir d’a priori négatifs et de jugements définitifs, hissons nous plutôt à la hauteur des enjeux prioritaires et vitaux qui se dressent devant nous. Si nous les fuyons, préparons-nous à meurtrir notre avenir.

La jeunesse me répète inlassablement depuis un mois qu’elle entend «prendre sa part, toute sa part»…dans son désormais et incontournable combat : celui d’être positif !

C’est-à-dire de ne pas créer des problèmes, mais d’initier des solutions de paix et de dialogue, à partager avec l’ensemble des populations.

De prendre plus de temps pour écouter les arguments des uns et des autres, d’en accepter le contenu, de se l’approprier s’il est porteur d’espoir ou de progrès.

De regarder sans méfiance ni hostilité l’autre dans son comportement tout en restant digne et ferme sur ses valeurs républicaines, citoyennes et civiques.

De se mobiliser sans violence pour la défense de la démocratie, de l’unité territoriale et de l’intégrité institutionnelle.

Je continuerai chaque jour à rencontrer et écouter notre jeunesse, et apprécier tant ses paroles constructives que ses actes concrets, en concordance avec ce qu’elle exprime pour son futur. Qui est aussi le futur du Mali.

Même si son engagement vous paraît un tout petit pas sur le chemin de la paix et du dialogue, sachez qu’elle l’a fait…contrairement à trop de donneurs de leçons.

Mon opinion : Qui survivra au Mali verra…

Mohamed Salia TOURÉ

Source: L’Aube

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