En Ethiopie, les autorités ont arrêté 63 officiers de l’armée et des services de renseignement. Des officiers accusés de corruption et de violation des droits de l’homme. Ce genre d’arrestation est assez rare dans le pays et représente une nouvelle inflexion de la politique du Premier ministre Abiy Ahmed.
Abiy Ahmed veut rompre avec le passé autoritaire du pays. Le Premier ministre enchaîne les mesures d’assouplissement depuis son arrivée au pouvoir, en avril dernier. Levé de l’état d’urgence, libération de milliers de prisonniers politiques, signature de la paix avec l’Erythrée pour ne citer que les plus exemplaires.
Donc, ce lundi, les autorités ont annoncé l’arrestation de 63 officiers du puissant appareil de sécurité : 27 arrêtés pour corruption présumée et 36 écroués pour violation présumée des droits de l’homme. Berhanu Tsegaye, le procureur général, n’a pas précisé l’identité des suspects, mais il a indiqué que certains faits avaient eu lieu à la Metals and Engeneering Corporation (Metec), une entreprise dirigée par l’armée.
La Metec est notamment impliquée dans la construction du méga-barrage éthiopien de la renaissance, sur le Nil Bleu. Les responsables auraient acheté des biens pour le montant de 1,8 milliard d’euros. Des achats sans appel d’offres.
Pour ce qui est des violations des droits de l’homme, elles auraient lieu dans les prisons secrètes où les détenus subissaient divers sévices tels que viol en réunion, sodomie, exposition prolongée à une chaleur et à un froid extrêmes, simulacre de noyade et privation de lumière naturelle.
rfi