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Et si… Le Mali n’était pas leur choix

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Lors d’une interview avec la journaliste américaine Diane Sawyer, en avril 1988. Il y a trente ans ! L’ancien dirigeant du Ghana le président John Jerry Rawlings avait dit : “Nous allons mettre en place des institutions si fortes que, même si le diable en personne arrivait au pouvoir il lui sera impossible de faire ce qu’il veut. Le dernier mot reviendra toujours au peuple ghanéen”.
Dire cela et travailler pour le réaliser est la différence entre celui qui veut rentrer dans l’histoire et celui qui veut juste diriger des hommes. C’est surtout la distinction entre celui qui aime son pays et celui qui pense juste l’utiliser comme échelle sociale. Il l’a dit le fils de l’écossais et de la ghanéenne et il l’a réalisé, montrant que l’amour du peuple n’est point l’origine sociale. Aujourd’hui le Ghana est un pays envié, son peuple travaille pour son développement. Les trois anciens présidents du pays du président Nkrumah forment un dôme de protection pour la nation et une béquille pour celui qui gouverne.

Le Nigeria, un pays réputé comme difficile à diriger, avec des ethnies dont la cohabitation est loin d’être un long fleuve tranquille, des religions qui ont tous leurs fanatiques, pourtant les anciens présidents du Nigeria, ils sont six, se côtoient et se respectent. Ils s’invitent dans leurs événements sociaux, mariages du fils ou de la fille d’un tel, ou décès chez un autre, jusqu’aux anniversaires des uns ou des autres. Cela pour maintenir une cohésion autour de celui qui dirige et qui les écoute aussi parce qu’il sait qu’il est un futur membre du cercle. Le Nigeria est respecté et règle ainsi ses problèmes chez lui.

Il n’y’a pas une seule photo des quatre anciens président du Mali ensemble. Ils se terrent et regardent le peuple. Ils entretiennent des clans, invitent nuitamment certains pour les galvaniser contre d’autres qui sont boudés par eux ou reçus dans la journée pour être sermonnés. Des petits jeux par ci, des regards de hauts par là.

Pourtant ils ont dirigé le pays, ils connaissent son fonctionnement, ils ont pratiqué son peuple, ils ont été reçu dans ses entrailles. Ils ont des dossiers sur tous ses hommes politiques, sur ses opérateurs économiques, sur son administration, mais ils n’utilisent pas ses informations pour assainir l’environnement, au contraire certains s’en servent pour encore continuer à maintenir leur influence. Ils ont été pris en charge par le pays, et la nation continue de les entretenir.
Ils ont l’obligation de veiller sur ce peuple. Ils ont le devoir de porter assistance à un président qui s’est égaré et à des citoyens qui n’ont plus d’espoir.

Le président Moussa Traoré peut encore conseiller l’armée malienne, un ancien instructeur peut toujours donner son avis sur la formation et sur les méthodes de recrutement. Le président Amadou Toumani Touré a apaisé des conflits à travers l’Afrique, il a donné le meilleur diagnostic jusqu’à maintenant sur le problème du Sahara africain, dont fait partie le nord du Mali, son avis et ses propositions peuvent servir encore. Le président Alpha O Konaré peut toujours utiliser son charisme et ses dons en diplomatie pour permettre au peuple malien de respirer et amener du monde au chevet du Mali. Le président Dioncounda a plus que de l’influence sur le parti original du Mali, il peut réunir les acteurs politiques de tous les bords, parlementé pour des assises nationales, il peut contribuer à apaiser le climat social.
Ils n’ont plus le choix, ils ne pourront rien réaliser chacun seul dans son coin.
La génération AEEM, pour désigner toute cette génération, qui aurait dû être dans la gestion aujourd’hui, mais par manque de vision et par l’amour du luxe facile, se retrouve divisée et perdue, doit se lever tel un seul homme pour organiser la rencontre des anciens présidents pour qu’ils agissent et nous sortent de ce pas très critique.

Notre génération a peut-être perdu, mais nous devons nous battre pour un Mali unifié et en paix pour nos enfants.

Et si… Le Mali n’était pas leur choix

Macké Diallo

Source: L’Aube

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