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Gao : La Fédération des Organisations de la Résistance Civile écrit à IBK

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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta prête serment aujourd'hui devant la cour suprême pour un second mandat de cinq ans

Face à la situation qui prévaut à Gao notamment la question du découpage territorial qui fait polémique dans la région, la Fédération des Organisations de la Résistance Civile de Gao (FORCE) a jugé utile de s’adresser au Président de la République à travers une lettre ouverte. Intégralité.

 

Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président de la République,

En répondant à l’appel du Mali, le devoir nous impose de vous adresser ce cri de cœur. Un cri certes étouffé, simplement parce que nos communautés et nous, gémissons à total écrasés sous le poids de choix qui ne sont pas les nôtres.

Monsieur le Président, à travers cette lettre ouverte, recevez les encouragements de votre peuple. Un peuple meurtri, mais fier et loyal vis-à-vis de ses engagements.

Aujourd’hui l’heure est grave, car les regards s’assombrissent, face à l’état de l’Etat dans lequel nos communautés s’apprêtent à servir un Dieu qui n’est pas le leur.

Et au-delà de tous ces regards, loin des superstitions sociales, des chaînes s’élèvent dans les airs…  Objectif : nous entraver et  nous livrer aux pires des supplices pour satisfaire des folies.

Folies contre les Hommes paisibles, folies contre les Hommes de liberté, folies contre nos pères et mères, encore et toujours folies contre tout et rien.

Paradoxalement, c’est au nom de notre SERENITE que toutes ces folies portent le nom de guerre. Peu importe les terminologies, qu’elles soient idéologiques, religieuses ou raciales.

Monsieur le Président de la République, en 2012 lorsque le Mali plia bagages pour déserter sa partie septentrionale, autrement dit de Kidal à Douentza, seule la résistance de notre Peuple avait sauvé l’unité territoriale de notre pays, qui gisait agonisant faute de médecins.

Tour à tour médecins et soldats, nos communautés ont hissé haut le drapeau du Mali et la flamme de l’union fut entretenue jusqu’à l’intervention française. Mais comme l’avait dit Abraham Lincoln, l’histoire préfère les discours enflammés qu’aux actes silencieux, elle se souvient de la bataille mais oublie le sang versé…

Nos actes furent silencieux à cause du vacarme des discours enflammés d’hommes non avertis, notre sang a coulé, mais seule la date d’arrivée des troupes françaises retient l’attention, alors même que nous fûmes les premiers  qui réclamèrent une intervention pour libérer le Mali, du joug terroriste. (réf : lettre du 15 août 2012 adressée à l’Ambassade de France)

Tambour battant, nos communautés avaient fêté le retour de l’Administration et de l’Armée. Elles furent ébranlées d’enthousiasme, lorsque le Mali vous porta au-devant de sa destinée. Mais hélas, elles ont vite déchanté, face aux prédations de cette Administration et de celle de ses forces de sécurités, qui, à l’acte, ont poussé notre Peuple, celui du Mali, à tourner son regard vers un sauveur mirage. L’attente est longue, le sauveur tarde à venir.

Or, les pères de l’indépendance à travers l’hymne national, nous avaient annoncé ceci : “L’Afrique se lève enfin, saluons ce jour nouveau, saluons la liberté… ” ; donc soyez pour NOTRE PEUPLE lever de soleil et jour nouveau.

Soleil et jour nouveau, nous vous sollicitons, au regard des sacrifices ci haut cités, qui ont justement permis la tenue de la première conférence internationale sur le Mali à Bamako, d’apporter la vraie sérénité à NOTRE PEUPLE. (Réf : Conférence organisée par la Coalition pour le Mali et la résistance Civile de Gao).

Pour revenir au désenchantement du Peuple, entre autre, la persistance du sentiment séparatiste, qui s’est cristallisé dans les premiers termes de l’Accord pour la paix dit d’Alger signé à Bamako, à travers le vocable Azawad ; le rempart érigé contre l’inclusivité par certains partenaires nationaux et internationaux à travers des agendas personnels et personnifiés ; l’exclusion des femmes ; des jeunes ; de la résistance civile et de la société civile d’une part.

D’autre part la nomination et la promotion de certains gangsters, narcotrafiquants, narco djihadistes, qui, quand ça leur chante ou pour défendre des prébendes, minent et fomentent des attentats contre le fondement de l’Etat. L’ironie, lorsque ces gangsters dont certains se disent Conseillers à la Présidence, se radicalisent, pour enfin, finir par se trahir à travers des désertions en pleine bataille. Des fanatiques qui clament un “musulmanistan” au Mali, d’où la réelle frustration de ce Peuple que vous chérissez tant. D’ailleurs, n’est-ce pas vous qui dites : “Nous fumes, lorsque beaucoup n’y étaient pas” en parlant de ce même Peuple ?

Alors, redonner espoir à nos communautés ne peut passer qu’à travers leur participation effective à la mise en œuvre de l’Accord, d’être membres à part entière des structures de mise en œuvre de cet Accord et leur représentativité au niveau des Autorités intérimaires.

Par ailleurs, au niveau de l’Accord lui-même, le cumul de prérogatives par un seul individu est un réel frein, qui ne milite pas en faveur du principe d’inclusivité.

Pire, les structures de mise en œuvre de l’Accord sont devenues des maisons de retraites pour des cadres, dont le parcours à la limite, constitue les germes de l’effondrement de l’Etat.

Actuellement, la bombe à fragmentation larguée sur notre pays, par des experts en génocides, se trouve être le découpage territorial. En effet, ce découpage n’étant pas inspiré par l’esprit qui animait les pères fondateurs de l’Etat Malien, est l’expression d’un ethnocentrisme masqué, soutenu par l’instinct clanique. Donc, l’heure est grave. L’heure est grave, car le gouvernant nommé s’évertue à grossir le capital des autres, en bradant des zones dites franches, juste pour  servir l’autre au détriment du Peuple et de son Gouvernant élu.

Heureusement, Monsieur le Président de la République, le Mali est le surnom donné au pays des princes et des rois. Symbole et incarnation des valeurs de courage, d’intrépidité, de loyauté, d’adresse insoumise, d’indomptabilité et de tactique, si ce n’est pas le pays des richesses inouïes.

Le vaillant Peuple du Mali est organisateur, bâtisseur, fraternisant avec l’héroïsme pour transformer le groupe et la société, de l’état de nature à celui de la coopération, d’où notre démarche, car issus de cette nation millénaire.

Ayant Ouvert les pages de son histoire depuis l’Egypte antique, le Mali était connu comme le jeune pays panafricain dont l’histoire modela l’esprit de plusieurs leaders à la veille des indépendances, pour ensuite les porter au-devant des scènes politiques Africaine et mondiale.

Aujourd’hui, tout comme hier, le Soudanais qu’est le Malien actuel est perçu comme le sauveur d’une Afrique en décadence, en dépit des mutations qui l’affecte profondément.

Mieux, notre pays à inscrit en lettre d’Or les valeurs de paix qu’incarnent les hommes de courage qui ont mené leur vie honnêtement,  et  qui peuplent de nos jours les terres Africaines léguées par les aïeuls.

Monsieur le Président de la République du Mali, veuillez apprécier l’esprit de notre dévouement à l’Appel du Mali.

Soumana Amadou MAIGA

Représentant FORCE G Bamako (Fédération des Organisations de la Résistance Civile de Gao)

Gao : La Fédération des Organisations de la Résistance Civile écrit à IBK

Source: L’Indicateur du Renouveau

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