Moscou – Le chef du service de renseignement militaire russe (GRU), Igor Korobov, est mort à 62 ans des suites d’une “longue et grave maladie”, a annoncé jeudi l’armée au moment où ce service centenaire est accusé de l’empoisonnement d’un ex-agent en Angleterre et de cyberattaques à travers le monde.
Le successeur d’Igor Korobov, qui était à la tête de la Direction générale des renseignements (GRU) de l’état-major des armées depuis 2016, n’a pas encore été désigné, ont précisé les agences d’information russes citant un communiqué du ministère de la Défense.
Son prédécesseur Igor Sergoun était décédé en janvier 2016.
Le général Korobov était entré dans l’armée soviétique en 1973 et avait rejoint le renseignement militaire en 1985. Il était visé par des sanctions de Washington, qui l’ont placé sur liste noire pour les ingérences présumés du GRU dans l’élection de Donald Trump en 2016.
Fondé en 1918, le GRU, longtemps considéré comme un rival du KGB pendant l’époque soviétique, a la réputation d’être la plus puissante et la plus audacieuse agence d’espionnage russe, tout en restant peu connue du grand public.
Il fait partie des trois agences de renseignement russes, avec FSB, héritier du KGB spécialisé dans les affaires intérieures, et le renseignement extérieur civil (SVR).
Ces derniers mois, plusieurs pays occidentaux ont accusé le GRU d’être impliqué dans des cyberattaques et piratages dans le monde entier et Londres l’a mis en cause dans l’empoisonnement en mars en Angleterre d’un ex-agent double russe, Sergueï Skripal.
Les autorités britanniques ont émis des mandats d’arrêt contre deux agents présumés du GRU, soupçonnés d’avoir perpétré l’attaque au Novitchok, un puissant agent innervant, contre l’ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia le 4 mars à Salisbury, en Angleterre.
Aux Etats-Unis, le GRU a notamment été accusé d’être à l’origine du piratage des ordinateurs du parti démocrate américain, prélude au scandale de l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Dans cette affaire, 12 Russes présentés comme des agents du GRU ont été inculpés en juillet.
Ces accusations sont rejetées par la Russie.
Lors d’une cérémonie marquant le centenaire du service début novembre, Vladimir Poutine avait fait l’éloge de ses “capacités uniques, y compris dans le domaine des opérations spéciales”.
“Je suis convaincu de votre professionnalisme, de votre courage personnel et de votre résolution, convaincu que chacun de vous fera tout pour la Russie et notre peuple”, avait-t-il souligné.
Russie: décès du chef du service de renseignement militaire
Source: AFP