Autour du ministre de l’Education nationale, Pr. Abinou Témé, à la tête d’une forte délégation de son cabinet, les acteurs de l’école, au grand complet, étaient réunis le vendredi 23 novembre 2018, pour sortir l’école des récents soubresauts qu’elle a connus dans la Cité du Kénédougou. C’était dans la salle du gouvernorat de la région, où le ministre de l’Education nationale a sonné la grande mobilisation en faveur de l’école, dans un esprit de responsabilité assumée et de vérité partagée.
Ce fut un grand moment d’échanges et d’écoute ce 23 novembre 2018 dans la Cité du Kénédougou où le ministre de l’Education nationale, Pr. Abinou Témé, accompagné du gouverneur de la région, Boubacar Bagayoko, a eu une rencontre d’échanges avec les acteurs de l’école de la localité sur les derniers événements qui ont perturbé pendant quelques jours l’espace scolaire dans la ville de Sikasso.
Maire, autorités politiques, autorités scolaires, représentants de parents d’élèves, élèves, responsables de services publics, syndicats d’enseignants étaient tous au chevet de l’école, à l’appel du ministre de l’Education nationale, qui a mis sur le tapis, dans un esprit de dialogue ouvert et direct, les problèmes de l’école tels qu’ils ont été perçus dans la Cité du Kénédougou en vue d’y apporter des solutions pérennes pour l’accalmie tant recherchée dans l’espace scolaire dans cette localité du pays.
D’entrée de jeu, comme l’a voulu le ministre, qui a aimé un large débat à la fois inclusif, c’est le maire de la ville de Sikasso, Kalfa Sanogo, qui énoncera les couleurs de la rencontre, tout en annonçant au chef du département de l’Education nationale l’énorme défi qui l’attend dans la gestion de l’école qui, rappellera-t-il, est submergée par des difficultés de toutes sortes.
“Merci M. le ministre d’être là et de nous aider à sortir l’école de l’impasse dans laquelle elle se trouve”, a-t-il lancé en guise de bienvenue au ministre qui a pris la balle au rebond pour expliquer la philosophie du dialogue qu’il compte mettre en place pour extirper les écueils qui minent l’école et qui “consiste à donner la parole à tout le monde dans un esprit de responsabilité assumée et de vérité partagée”.
Pour lui, l’école, telle qu’elle est aujourd’hui, n’est autre que le condensé de tous les problèmes du pays. Par conséquent, enseignera-t-il, il faut responsabiliser tous les acteurs ; chacun face à ses prérogatives, étant persuadé que c’est par la conjugaison des efforts individuels et la prise de responsabilité de chacun des segments du système que “nous ferons avancer l’école vers de grands progrès”.
La parole, désormais libre et courtoise, a été prise. Plusieurs protagonistes ont fait la genèse de la crise qui a récemment secoué les écoles dans la Cité du Kénédougou. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la décision du trésorier-payeur de retirer d’un compte d’un promoteur l’argent déposé sur lequel il avait préalablement fait des prélèvements. C’est cela qui a déclenché la colère des promoteurs privés. Des promoteurs privés ont expliqué les nombreuses démarches qu’ils ont entreprises auprès du gouvernorat et du trésorier payeur en vue de désamorcer la crise.
Sur ces entrefaites, le directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso a donné des assurances sur l’implication des autorités locales en vue de trouver un meilleur dénouement de la crise. Il est ressorti de ses propos qu’avec un peu de patience, la situation pouvait être réglée à l’amiable, étant donné que le trésorier-payeur avait fait un appel de fonds pour payer les arriérés du promoteur en question, après avoir constaté une anomalie sur le compte de l’intéressé.
Dans la salle, d’autres participants, acquis à la cause de l’école, ont fait le tour d’horizon des problèmes rencontrés dans la Cité du Kénédougou qui sont de plusieurs ordres : manque d’enseignants dans certaines localités, effectifs pléthoriques dans d’autres, levée de bouclier syndical contre les mutations d’enseignants, faiblesse des infrastructures, violences et insécurité dans l’espace scolaire, mauvaise gestion des ressources humaines, difficulté d’organisation des examens, non-paiement des heures supplémentaires, difficile régularisation de situations administratives…
Bref, les causes d’aggravation de la perturbation en milieu scolaire dans la Cité du Kénédougou sont nombreuses et complexes. Ce n’est pourtant pas une raison, dira le ministre Témé, de baisser les bras, en admettant la fatalité des choses.
En s’attaquant aux problèmes de l’école pour l’avenir du pays, les acteurs de l’école, toutes sensibilités confondues, devraient, selon Pr. Témé, faire preuve de patience et éviter, comme dans le cas des promoteurs privés de Sikasso, de faire sortir les enfants des classes pour des problèmes mineurs. L’Etat, a-t-il martelé, fait des efforts importants pour relever le niveau d’instruction des enfants, en vue de soutenir l’ancrage démocratique et la décentralisation dans lesquels le pays s’est engagé pour assurer son développement.
S’adressant aux acteurs et partenaires de l’école, il a précisé qu’il ne s’agit pas d’une compétition de prérogatives entre les protagonistes, mais qu’il s’agit de créer l’union sacrée autour de l’école pour qu’elle puisse être forte et rayonnante pour nos enfants.
En tout cas, c’est l’idée de mobilisation générale que le ministre Témé a lancée en faveur de l’école dans la Cité du Kénédougou, où il a appelé les uns et les autres à concrétiser le cadre partenarial existant pour permettre à l’école de s’en sortir. Ce qui est sûr, c’est que l’Etat, pour l’intérêt de l’école, ne faillira pas à sa mission : celle de prendre s’il le faut des mesures vigoureuses pour remettre les choses à l’endroit.
Cette démarche participative et inclusive, telle qu’elle a été initiée par le ministre Témé, a eu des échos favorables auprès des acteurs et partenaires de l’école à Sikasso, d’abord à cause de son sens pédagogique, ayant permis de débattre sans tabou des difficultés de l’école, et ensuite pour son côté pratique, en ce sens qu’elle a ramené rapidement l’accalmie, souhaitée par tous, dans la bonne entente et dans la responsabilité.
Source : Ccom/MEN
Encadré
Une juste répartition de la cagnotte de 10 milliards de F CFA de l’Etat
En parlant des efforts consentis par l’Etat, le ministre Témé a déclaré que cette année, tous les élèves réguliers ont été orientés dans les différents ordres d’enseignement, à travers le pays. Pour cela, l’Etat a dû faire des sacrifices importants pour maintenir les enfants à l’école. C’est le cas par exemple des frais de fourniture pour lesquels l’Etat octroie 30 000 F CFA à chaque enfant orienté au lycée. Ce montant atteint 50 000 F CFA dans les filières agro-pastorales.
Ce n’est pas tout. Pour les lycées, un enfant coûte à l’Etat environ 126 000 F CFA alors que ce chiffre atteint 317 000 F CFA dans les filières agro-pastorales et par enfant. C’est en opérant une économie de près de 5 milliards de F CFA que l’Etat a pu orienter tous les élèves réguliers, en optant de doper les lycées et les établissements techniques et professionnels au détriment des agro.
Dans l’optique de ne pas dépasser le portefeuille des 10 milliards de F CFA, prévu à cet effet. Même effort pour les cantines scolaires : l’Etat y a mis cette année près de 2 milliards de F CFA (c’était un milliard l’année écoulée), pour maintenir les enfants à l’école, là où c’est nécessaire, en leur permettant de bénéficier d’un repas chaud à midi.
Rencontre avec les acteurs de l’école à Sikasso : Le ministre Témé obtient l’accalmie
Source: Le Républicain