Genève – La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé vendredi les violences commises à l’égard des candidats de l’opposition aux prochaines élections en RD Congo et appelé les autorités à faire respecter “le droit à la liberté d’expression”.
“Je suis très inquiète au sujet d’informations faisant état d’un usage excessif de la force, y compris de balles réelles, par les forces de sécurité contre des réunions de l’opposition”, a dit Michelle Bachelet dans un communiqué.
“Quelques jours avant des élections cruciales en RDCongo, il est essentiel que les autorités s’assurent que les droits à la liberté d’expression et à des réunions pacifiques soient totalement protégés et qu’elles prennent toutes les mesures possibles pour prévenir des violences”, a-t-elle poursuivi, insistant sur le droit de tous les candidats à organiser des meetings et à faire campagne.
Les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales prévues le 23 décembre doivent organiser la succession du président Joseph Kabila qui ne peut pas se représenter selon la Constitution.
La campagne électorale est rattrapée par les violences dirigées principalement contre les deux candidats de l’opposition Félix Tshisekedi et Martin Fayulu et leurs partisans.
Mardi et mercredi, au moins quatre partisans de M. Fayulu ont été tués au Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, selon un bilan établi auprès de plusieurs sources.
Jeudi, un jeune homme de 17 ans, partisan de M. Tshisekedi, a été tué par un policier dans le centre de la RDCongo avant le début d’un meeting électoral.
“Je demande urgemment au gouvernement d’envoyer le signal clair que les menaces et les violences à l’égard d’opposants politiques ne seront pas tolérées”, a martelé Mme Bachelet, en réclamant que ces actes “fassent l’objet d’une enquête rapide et efficace et que les auteurs rendent des comptes”.
Par ailleurs, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé qu’environ 1,5 million de personnes avaient vu leur foyer détruit ou endommagé par les combats entre armée et rebelles dans l’est du pays entre mai et novembre.
Selon le HCR, plus d’un million de Congolais ont été déplacés à l’intérieur du pays en 2018.
Depuis fin 2014, la région de Beni notamment est le théâtre de massacres attribués au groupe armé musulman d’origine ougandaise ADF qui ont fait plusieurs centaines de morts parmi la population locale.
AFP