Quelque 52.000 personnes ont été forcées à se déplacer depuis janvier dans les régions de Tillabéri et Tahoua (ouest du Niger), une zone instable frontalière du Mali et théâtre de nombreuses incursions de groupes jihadistes, a annoncé jeudi l’ONU.
“Le HCR est vivement préoccupé par la persistance de la violence dans les zones frontalières du Niger jouxtant le Mali et le Burkina Faso, qui a forcé 52.000 Nigériens à fuir leurs foyers au cours de cette seule année”, indique un communiqué du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés transmis à l’AFP.
Cette zone est le théâtre “d’effroyables violences” de “groupes armés tuant, enlevant des civils” et “brûlant les écoles et pillant les maisons, les entreprises et le bétail”, déplore l’agence onusienne qui cite les personnes déplacées.Ces menaces “empêchent” la distribution de l’aide “à l’ensemble des personnes dans le besoin”, regrette le HCR qui dénonce “une situation à la fois alarmante et extrêmement instable”.
Un précédent bilan onusien établi en octobre faisait état de 42.000 déplacés fuyant des “menaces venant des groupes armés non étatiques” ou des “effets” des mesures sécuritaires visant à juguler “les infiltrations récurrentes de terroristes” venant du Mali voisin. En janvier, seulement 540 déplacés avaient été officiellement dénombrés dans cette région, où l’état d’urgence, en vigueur depuis mars 2017, a été reconduit mercredi par le Parlement.
En juillet et octobre, des corridors humanitaires négociés avec la Force conjointe du G5-Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad) et avec les forces nigériennes avaient permis au Programme alimentaire mondial PAM et à des ONG d’acheminer des vivres et des biens non alimentaires à plusieurs milliers de déplacés situés dans la “zone rouge”.
Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger apparaît comme l’un des pays les plus stables dans une zone en proie aux troubles. Plus de 57.405 réfugiés Maliens vivent depuis 2012 dans la région de Tillabéri, alors que la région nigérienne de Diffa (sud-est) abrite quelque 300.000 réfugiés Nigérians et déplacés internes en raison des attaques de Boko Haram.
Source: AFP