Confiscation de la liberté des Maliens, découpage administratif, révision du système électoral, réformes institutionnelles : tels ont été entre autres thèmes abordés par le président de l’URD, Soumaila Cissé lors de la 9e conférence nationale, tenue samedi 15 décembre à Bamako.
Les militants, délégués et cadres du parti de la Poignée se sont donné rendez-vous samedi 15 décembre 2018, pour la tenue de leur 9è Conférence nationale. Les assisses se sont tenues au Palais de la Culture Amadou Hampathé Ba. La rencontre a enregistré la presence d’anciens ministres, de députés, des membres du FSD, du COFOP et de l’Adéma Association…
Le chef de file de l’opposition a tout d’abord titillé le régime IBK qu’il a qualifié de dictatorial. Pour lui, la mobilisation des militants est la preuve éclatante, qu’ils « ne doivent céder pour la justesse de notre combat, pour le respect de la vérité des urnes et le rétablissement de notre démocratie acquise au prix de sacrifices ultimes de centaines de nos compatriotes ».
Selon Soumaila Cissé, il revient au Maliens de « veiller à ce que notre nation reste un pays de liberté et de fierté ! ». Aux dires du président de l’URD, « Ni
les arrestations, ni les détentions arbitraires, ni les violences et
autres brutalités policières d’un autre âge, ni la censure honteuse de
notre télévision nationale, ni les menaces de toutes sortes ne nous
feront accepter l’inacceptable ». A en croire l’ancien ministre des Finances (sous Apha Oumar Konaré), le peuple malien a de la patience, « mais qu’on ne s’y trompe pas, il conserve tout son courage et tout son honneur. N’en
doutez pas un seul instant, le peuple malien saura toujours défendre et
restaurer sa dignité et sa souveraineté aujourd’hui, bafouées.
Et dans cette quête de dignité et de liberté, notre peuple nous trouvera
toujours debout avec vous tous, qui avez opté pour résister à
l’oppression et au chantage », a-t-il poursuivit.
Propositions de réformes
Le chef de file de l’opposition ne s’est pas contenté que de jeter de pierres dans le jardin du pouvoir, il a aussi fait des propositions relatives aux réformes institutionnelles, au découpage territorial et au système électoral.
Pour
le système électoral, son parti propose d’introduire la proportionnelle
dans le mode de scrutin et la mise en place d’un organe autonome de
gestion des élections.
Ainsi l’innovation principale, souligne t-il, consiste à avoir à côté
des députés élus dans les régions, 5 députés élus par les Maliens de
l’extérieur et une liste nationale de 75 députés comprenant 25 femmes et
25 jeunes. Le nombre total des députés passera « désormais à 185 au lieu de 147 actuellement sans les Maliens de l’Extérieur ». En
ce qui concerne le découpage territorial, il a proposé d’ériger tous
les 50 cercles existants en régions et de ramener à 2 niveaux au lieu de
3 actuellement la hiérarchie administrative ainsi que celle des
collectivités.
La réforme envisage au niveau du Haut Conseil des Collectivités, en plus des Conseillers nationaux élus dans les régions, les Communes du District de Bamako et des régions des Maliens de l’extérieur, à raison de 2 par région, 5 représentants élus par les leaders religieux, 5 représentants élus par les chefs traditionnels et coutumiers, soit un total de 150 Conseillers nationaux « Ceci renforcera la gouvernance locale et rapprochera davantage l’administration des administrés ».
Mohamed Keita
Source: Arc en Ciel