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A l’issue de l’enquête sur les incidents de Koumaga, les 23, 24 et 25 juin 2018, la MINUSMA reste préoccupée par les attaques continues contre les civils dans le centre du Mali

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Mahamat Saleh Annadif, représentant de l'Onu

[18 décembre 2018] – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), publient aujourd’hui un rapport conjoint sur les abus graves des droits de l’homme, commis dans le village de Koumaga (commune de Femayé, cercle de Djenné, région de Mopti au centre du Mali) les 23, 24 et 25 juin 2018.

« Ce rapport met en lumière la situation des droits de l’homme dans le centre du Mali, laquelle est de plus en plus préoccupante depuis début 2018. J’encourage les autorités maliennes, à s’assurer que les enquêtes judiciaires en cours puissent s’effectuer dans les meilleurs délais et en toute impartialité et indépendance, avec pour objectif la protection des populations civiles. La MINUSMA reste disposée à apporter son assistance aux autorités maliennes, en vertu de son mandat, » a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif.

L’enquête de la MINUSMA a permis de conclure qu’au moins 24 personnes, toutes membres de la communauté peulh de Koumaga, ont été tuées par un groupe de personnes identifiées comme des chasseurs traditionnels (Dozos), lors d’une série d’attaques contre le village de Koumaga les 23, 24 et 25 juin 2018. Toutes les victimes ont été exécutées par balle, avec des armes automatiques ainsi que des fusils de chasse traditionnels. Vingt-et-une des personnes tuées ont été enterrées au cimetière du village. Au moins trois personnes enlevées demeurent disparues à ce jour.  Le rapport de cette enquête a été communiqué au Gouvernement du Mali, qui a partagé ses observations le 22 novembre 2018.

Les évènements de Koumaga s’inscrivent dans une série d’incidents violents et d’attaques armées récurrentes, commises contre les populations civiles depuis début 2018, sur fond de tensions intercommunautaires et dans un contexte marqué par la présence de groupes armés au sein de certains villages et localités.

Entre janvier et novembre 2018, la Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA a enregistré 60 attaques, menées par des éléments identifiés comme étant desDozos contre des villages ou des parties de villages habités majoritairement par des membres de la communauté peulh, dans les régions de Mopti et de Ségou. Au total, ces attaques ont causé la mort d’au moins 209 personnes civiles, dont 13 enfants et 7 femmes, ainsi que la disparition de 13 personnes, dont 4 enfants. Elles ont également provoqué le déplacement forcé d’au moins 3000 personnes.

La MINUSMA reste ainsi vivement préoccupée par les informations faisant état de graves violations et abus des droits de l’homme à l’encontre de la population civile dans d’autres villages du centre du Mali, et souligne la nécessité d’identifier les responsables de tous ces crimes et de les traduire en justice.

La MINUSMA note l’ouverture d’enquêtes judiciaires dans la région de Mopti par le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Mopti, en coordination avec le Procureur du Pôle Judiciaire Spécialisé dans la lutte contre le terrorisme. La Mission continue à suivre de près les incidents qui se déroulent dans les régions du centre, lesquels sont susceptibles d’avoir un impact direct sur la protection des civils au Mali et les droits de l’homme.

La MINUSMA

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