La Mission des Nations unies au Mali et le haut-commissariat aux droits de l’homme ont rendu public un rapport d’enquête sur les incidents survenus à Koumaga fin juin. Il établit qu’au moins 24 personnes de l’ethnie peule ont été tuées par des chasseurs traditionnels dozos.
Les faits remontent au 23 juin 2018. A l’aube, plus d’une centaine de chasseurs traditionnels dozos encerclent le village de Koumaga à proximité de Djenné, au centre du Mali. Ils exécutent parfois à bout portant des hommes appartenant à l’ethnie peule, peut-on lire dans l’enquête des Nations unies.
Vingt-quatre civils sont tués et enterrés dans une fosse commune. Le village est pillé. Cinquante douilles ont été retrouvées, selon une analyse préliminaire de la Minusma, « normalement tirées par des mitrailleuses lourdes, des fusils de chasse, des AK-47, des Kalachnikovs et des fusils d’assaut. »
Selon le rapport, les habitants ont alerté les forces armées maliennes, basées à 18 km du village. Les FAMA sont arrivés dix heures après l’alerte.
Cycle de violences
Cette attaque n’est pas un cas isolé et s’inscrit dans le cycle des violences communautaires. Si chaque ethnie dans les régions du centre s’est regroupée en milices armées, les dozos se sont engagés dans la lutte contre les jihadistes et leurs complices, disent-ils. Contre des groupes comme le Front de libération du Macina, fondé par le peul Hamadoun Kouffa.
Depuis le début de l’année, 58 attaques menées par des Dozos, selon les Nations unies, ont causé la mort d’au moins 195 personnes.
Source: RFI