Accueil FAITS DIVERS Crise au Mali: Les prostituées étrangères rentrent chez elles (suite pas la...

Crise au Mali: Les prostituées étrangères rentrent chez elles (suite pas la fin) : ‘’Les Maliennes ont pris le contrôle du terrain, je n’ai autre choix que de rentrer’’, dixit Aichou, la Sierra Léonaise

622
0
PARTAGER

Au Mali, la pauvreté a atteint son paroxysme. L’argent, le nerf de la guerre, se fait rare et du coup, bon nombre de personnes qui n’          arrivent pas à tirer leur épingle du jeu, quittent le pays. C’est le cas des prostituées étrangères ici présentes au Mali… Nous avons fait une enquête !

1h 45min, pas loin du cimetière de Niarela, juste  dans le carré de l’hôtel Dafina, nous avons fait un saut juste dans un coin qui, hyper chaud par le passé, est devenu morose aujourd’hui. Quelques clients, qui arrivent toujours à s’en sortir malgré les difficultés financières du pays sont autour d’une table, et des petits jeux de lumières qui étincelaient sur les lieux faisaient apparaître quelques bouteilles de bière, presque vides. La musique, du « Dombolo » Zaïrois ne laissait indifférent quelques uns qui faisaient des pas de danse sur une petite piste se drainant derrière. Plus audacieuse qu’une vendeuse de piment, l’on meurt. Une dame qui laissait voir toute sa nudité, cigarette à la main, se joint à nous à table. Sans gène et sur un ton vulgaire, elle nous demande : « vous voulez baiser ?». Lorsque nous rétorquions que non, et avant qu’elle ne serre la mine, nous lui avons dit qu’on veut causer car on  a prétexté que nous avions déjà pris notre dose de sexe pour la soirée. Comme des vulgaires aussi, nous nous sommes comportés et avons fini par lui offrir quelques bouteilles de bière. Aichou est son surnom et elle vient de la Sierra Léonne. Elle semble être une femme ouverte et à travers son accent, il était très facile de comprendre qu’elle a fait un temps  sur le territoire malien. Elle n’était pas d’une beauté exceptionnelle maison avait pas besoin de porter des lunettes pour se rendre compte qu’elle avait de grosses fesses et une taille assez remarquable.  Elle s’est encore sentie à l’aise lorsqu’elle a su que nous comprenons l’anglais. Du coup, elle prend le monopole du débat« Je suis dépassée par la tournure des choses actuellement au Mali. J’ai 29 ans et je suis au Mali depuis que j’en avais 23 ans. J’étais venue au début pour être tailleur ambulante comme le faisait du pays un cousin au Mali. Il a fallu deux jours pour que j’arrête ce travail car j’étais vu d’un mauvais œil. Un jour, un responsable des finances dans un ministère (que nous tairons le nom du ministère mais très connu)  m’a remis sa carte de visite et m’a dit qu’il aimerait qu’on se voit de temps à autre. Il ne m’a jamais caché qu’il est marié et je n’ai pas regretté avoir fait sa connaissance.  Pour notre première sortie, MC, le DFM m’a remis 75 000f et je vous assure que rien ne s’est passé entre nous, d’ailleurs il ne m’a même pas demandé de coucher avec lui. Ce n’est que la deuxième sortie que je me suis donnée à lui, et de la plus belle des manières. Il m’a confié alors que c’était le plus bel moment de sa vie.  Au fil du temps, j’ai pris gout à l’argent et mon envie d’en avoir était devenue plus grande. Pour le sexe, je voyais plusieurs gars en même temps. Je ne regrette pas d’avoir connu MC car grâce à ce qu’elle me donnait et ce que je gagnais autrement j’ai pu construire chez moi à Freetonwn.   Et je peux te dire que je menais une vie super intéressante au Mali. De tous les pays que j’ai sillonné, l’homme malien est le meilleur… Ils sont dociles, même un petit bisou ou souvent un petit sourire ou une petite causerie et rien d’autres  ils te donnent de l’argent pour cela.  Bref tout allait bien jusqu’aux deux dernières années où je ne sais pas ce qui est arrivé au Mali.  Rien ne va plus je t’assure ‘’mon chéri’’, le marché est tellement lent que moi je finis par rentrer car aujourd’hui les Maliennes elles mêmes  ont pris le contrôle du terrain. Oui je suis désolée de te le dire mais il y a plus de Maliennes professionnelles de sexe  que n’importe quelle autre nationalité. je n’ai pas autre choix que de renter chez moi, car elles ont repris tous les marchés. Beaucoup de filles que tu vois dans les quartiers se vendent la nuit, et ce n’était pas le cas ». Avant même qu’elle ne finisse sa phrase, elle pointe discrètement sa main sur une autre fille au bout du coin et elle nous indique « she works too and she is from here qui signifie en français  elle se prostitue aussi et elle est d’ici. »

Son histoire est difficile à cerner. En effet, selon les explications de Aichou, la malienne que nous allons surnommer Adia est d’une famille aisée, très aisée d’ailleurs mais personne n’est arrivée à comprendre pourquoi elle se prostitue comme nous autres qui venons d’ailleurs à cause de la pauvreté ou la guerre. Mais selon les indiscrétions, précise Aichou, Adia est tombée enceinte à l’adolescence et ses parents l’ont chassé. Après l’accouchement, malheureusement son enfant est décédé et Adia s’est retrouvée avec des mauvaises fréquentations  et finalement, elle n’a pas pu sortir de ce cercle vicieux. Elle a décidé de vivre que dans la prostitution et ce,  pour se venger des parents et croyez- moi souvent elle ne prend même pas de l’argent avec les clients.

Une autre malienne sortie, à peine avec un homme dans la chambre, très souriante est une pauvre. Elle est nouvellement venue sur le marché de la prostitution, selon Aichou et elle ne fait que gâter notre marché. Elle prend tout ce que tu lui donnes aussi, pourvu qu’elle trouve quelques choses. Même hier elle m’a dit qu’elle a couché avec un gars dans sa voiture à 1 000fcfa. Le gars était juste de passage et elle lui a offert ses services. L’homme a discuté le prix et finalement ils sont tombés sur ce prix.

Bref, c’est fini cette époque où les prostituées maliennes étaient peu nombreuses. Aujourd’hui, elles ravivent la vedette et c’est nous qui sommes les grandes perdantes. Nous n’avons pas autre choix alors, que de rentrer. Avons-nous vraiment le choix ?

Affaire à suivre !

Abdourahmane Doucouré

Source: La Sirène

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here