En dénonçant, mardi 18 décembre, l’obscur projet camouflé sous le vocable tout aussi nébuleux ‘’Programme d’Education Sexuelle Complète’’, l’Imam Mahmoud Dicko a levé un très gros lièvre. Introduire dans notre société, essentiellement musulmane, la pratique de l’homosexualité sous le couvert de l’éducation scolaire d’enfants de 8 à 15 ans, tel était (est toujours ?) le projet machiavélique du groupe Pivot (mandataire du pays européen champion de la permissivité sexuelle) partagé par le ministère de l’Education nationale.
L’Imam Mahmoud Dicko (dont nous n’avons pas toujours partagé, ici, certains points de vue), qui n’est pas un obscur dirigeant religieux, a su, par une sensibilité indéniable à l’évolution de la société malienne, décrypter le sens réel du projet financé à coups de milliards de francs CFA par l’ONG.
En homme de culture, le président du Haut Conseil Islamique, ayant eu vent du programme, a eu cette réaction logique : pourquoi préparer de jeunes enfants à tolérer des comportements déviants, parfaitement condamnés par leur éducation sociétale et religieuse ? Pourquoi un pays développé, totalement acquis à la philosophie économique libérale, ne dépensant un sou que pour en récolter cinq, investirait des milliards de francs CFA à faire la promotion d’une culture sexuelle naturelle, improgrammable, donc improbable, au sein d’une civilisation dont les systèmes d’autodéfense sont toujours prompts à traquer les déviances sociales ? Y aurait-il en préparation un projet d’encouragement à la culture de l’homosexualité dans notre pays, pour lequel certains pays riches, aux mœurs dissolues, seraient prêts à sacrifier quelques milliards, qui leur pèsent quelque peu ?
Notre pays, fragilisé par une crise sécuritaire et une pauvreté endémiques, serait alors le terreau idéal pour l’essaimage de pratiques qui sont aux antipodes de celles que nous nous efforçons d’inculquer à nos enfants ?
Dans notre Mali, gangrené par la Corruption, la course à l’enrichissement illicite et facile (n’en déplaise à l’OCLEI), le danger est réel de dérapages et de reconversions rapides pour une orientation sexuelle, dont le mode d’expansion est davantage impulsé par l’argent que du fait d’une inclinaison naturelle.
Le cri d’alarme et l’activité forcenée de l’Imam Mahmoud Dicko sont alors de bon aloi. Son discours, développé sur le mode de la ferme mise en garde, mérite que l’on s’y attarde.
Depuis qu’il s’est insurgé contre le fameux ‘’Programme d’Education Sexuelle Complète’’, le guide religieux ne désempare pas de mettre les Maliens en garde contre « une programmation de la destruction de notre société ». Ses différentes assertions y afférentes, que l’on aurait pu taxer d’alarmistes, en provoquant la suspension du projet par le gouvernement, ont déjà suscité une première réaction salutaire.
Mais, faut-il voir en la décision suspensive du gouvernement une quelconque volonté de renoncer à un projet, dont la réalisation pourrait se monnayer contre la promesse de financement d’autres soit disant besoins sociaux de base ?
Les Maliens, largement instruits, maintenant, des effets mirobolants de la gouvernance du régime IBK, devraient se garder de toute candeur à propos de cette nouvelle affaire. Et se préparer pour une nouvelle bataille, cette fois, de défense de nos valeurs sociétales et culturelles.
En effet, tout laisse penser que le Premier Soumeylou Boubèye Maïga, imbu de sa réputation ‘’d’homme de fer’’ ou de ‘’Tigre’’, ne reculera devant rien pour asseoir une popularité assise sur les penchants alimentaires de ses concitoyens.
N’est-ce pas ainsi qu’il faut interpréter la dissension (encouragée) et l’éclatement prévisible du Haut Conseil Islamique, visant essentiellement à désarmer Mahmoud Dicko pour une lutte légitime de rédemption sociale !
Ne faut-il pas également s’attendre à une résurgence du projet, sous une autre forme, à la suite de concertations dont il faut craindre le ‘’biaisement’’ par des instructions feutrées du Chef du gouvernement !
En tout état de cause, il ne faudra perdre de vue que les tenants de la théorie de ‘’l’acceptation de la différence’’ ne renonceront pas à leur cause, qui participe d’une entreprise, aux larges ramifications, de sapement des bases des sociétés aux pratiques culturelles trempées, constituant encore des bastions contre la propagation de l’industrie du plaisir et du sexe débridés.
Si nous renonçons à cette lutte de préservation de nos mœurs, encore peu corrompues, ils nous feront l’apologie de la Pédophilie et de la Zoophilie, pratiques très courantes et prisées d’une société repue de l’essentiel. Et qui, pour ‘’s’envoyer en l’air’’ a inventé les plaisirs déviants (drogue, sexualité débridée, sans distinction, pédophilie, zoophilie et inceste, entre autres).
L’assimilation par les Maliens de telles menaces pour la survivance de nos mœurs moralisatrices et de pondération à une vue de l’esprit serait une grave erreur, qui équivaudrait à fermer les yeux et à favoriser la prolifération d’embryons tapis dans les profondeurs de Bamako, notre capitale, qui est déjà le terrain de fécondation artificielle de ces ‘’monstres comportementaux’’.
Le geste de l’Imam Mahmoud Dicko n’est donc pas celui d’un exalté ou d’un illuminé. C’est le regard dessillé d’un observateur objectif, soucieux du devenir de notre culture, aujourd’hui, en proie à toutes les tentations.
Les prétendues leçons de tolérance que les porteurs véritables du “PESC” voudraient nous donner relèvent, en réalité, du combat d’arrière garde. La société malienne a développé à l’égard des homosexuels une réelle tolérance, qui leur permet de vivre en harmonie au sein de leur famille et d’avoir des fréquentations diversifiées.
Mais, notre civilisation, pétrie des valeurs de l’Islam et de notre culture des vertus, ne saurait accepter que l’orientation sexuelle soit un prétexte à l’exhibitionnisme et à des parades.
Dommage, qu’à l’image du président Maki Sall, affirmant mordicus, lors de la visite officielle de Barack Obama, en 2011 « tant que je serai président de la République, l’homosexualité ne sera jamais permise ici » que notre pays n’ait pas eu cette voix forte pour porter notre revendication à la différence…
Si notre pays, par la pusillanimité de ses autorités, devait endosser une quelconque complicité pour un projet honni par la majorité des Maliens, il y aurait fort à parier que les prédictions de tensions sociales de Moussa Fomba dépasseraient leur portée.
Mamadou Kouyaté koumate3@gmail.com