Le 1er janvier 2019, aux premières heures du jour, plusieurs dizaines d’habitants du village de Koulongo (Bankass) au centre du Mali ont été massacrés par des hommes armés circulant en motos. Parmi les victimes, le chef de village, assassiné dans la mosquée au cours de la prière du Fajr (aube), des femmes et des enfants.
Sortant enfin du mutisme et du déni dans lesquels il est plongé, le gouvernement de fait d’Ibrahim Boubacar Keïta a décrit les tueurs comme des ” hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos”.
Et de promettre que ” les auteurs des crimes seront punis..”.
Le massacre de Koulongo est le dernier en date d’une longue série de crimes commis en toute impunité au centre du Mali.
Il illustre la faillite d’un gouvernement dont le premier ministre était encore dans la zone, il y a dix jours, multipliant effets d’annonces et gesticulations sans le moindre début de résultats.
En juin à Nantaka/Kobaka (25 civils tués), Koumaga (32 morts) et en juillet, Soumena (18 civils tués), ce même gouvernement avait promis enquêtes et punitions. Depuis, rien.
La répétition de ces crimes se nourrit de l’impunité et de l’inaction coupable du gouvernement.
Aucune enquête sérieuse ni sur l’origine des armes de guerre utilisées pour massacrer des populations civiles maliennes abandonnées à elles mêmes ni sur d’éventuelles complicités au sein de l’appareil d’État.
Dès lors, il n’est pas étonnant que le centre s’embrase et que l’escalade de la violence ait atteint des seuils alarmants qui aggravent l’instabilité dans le pays tout entier.
Le PARENA est choqué par le massacre de civils innocents. Il adresse ses condoléances aux familles éplorées et invite les autorités à prendre des mesures contre toutes les forces irrégulières afin de protéger les populations civiles.
Recommandations:
– faire toute la lumière sur le massacre de Koulongo;
– rechercher et punir tous les auteurs et complices des crimes abominables commis au centre;
– enquêter sur l’origine des armes de guerre et leur circulation dans les régions de Ségou et Mopti;
– démanteler les check-points illégaux installés au vu et au su des autorités locales et régionales;
– mettre fin au délit de faciès;
– désarmer et dissoudre les milices;
– convoquer des assises régionales sur la restauration de la sécurité, de la stabilité et sur la bonne gouvernance au centre.
Bamako, le 3 janvier 2019.
P/le Comité Directeur du PARENA
Le Président
Tiébilé Dramé.