La Cour suprême du Sénégal a rejeté le 3 janvier un recours de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, qui contestait sa condamnation à cinq ans de prison, notamment pour « escroquerie aux deniers publics ». Cette décision intervient à moins de deux mois de la présidentielle à laquelle Macky Sall est candidat.
La Cour suprême « rejette les pourvois formés par Khalifa Ababacar Sall », qui sont « irrecevables ou mal fondés », a déclaré Mamadou Baal, le président de l’audience de la chambre criminelle de la Cour suprême. La défense de Khalifa Sall, un des principaux opposants au président Macky Sall pour la présidentielle du 24 février 2019, a immédiatement annoncé son intention d’introduire un ultime recours.
L’ex-maire de Dakar avait été condamné le 20 décembre pour « escroquerie aux deniers publics » et « faux et usage de faux dans des documents administratifs »
En prison depuis près de deux ans, Khalifa Sall reste en course pour la prochaine présidentielle tant que ses recours ne sont pas épuisés devant les juridictions sénégalaises. Ses avocats avaient fait valoir après l’audience du 20 décembre que même une décision négative ne l’éliminerait pas de la présidentielle.
L’ex-maire de Dakar aura encore la possibilité d’introduire un « rabat d’arrêt », une disposition qui permet de saisir une nouvelle fois la Cour suprême pour dénoncer des vices de forme, avaient avancé ses avocats.
Un adversaire sérieux
« Ce recours est suspensif » d’un éventuel arrêt de la juridiction et « nous avons un mois pour le faire à partir de la notification de la décision de cassation », avait alors précisé un proche de Khalifa Sall s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
L’ancien premier magistrat de la capitale sénégalaise affirme que les poursuites judiciaires à son encontre sont de nature politique et visent à l’empêcher de se présenter à la présidentielle, ce que démentent les responsables de la majorité.
Élu maire de Dakar en 2009 et réélu en 2014, Khalifa Sall, dissident du Parti socialiste et de la majorité, a été révoqué de ses fonctions de maire par le chef de l’État au lendemain de sa condamnation en appel.
Il est considéré comme l’un des rares adversaires à pouvoir menacer dans les urnes Macky Sall, qui vise une réélection dès le premier tour.
Jeune Afrique