Les affrontements qui ont éclaté mercredi 2 janvier à l’ouest d’Alep entre jihadistes et rebelles pro-turcs se sont étendus jeudi aux provinces d’Idleb et de Hama, faisant des dizaines de morts dans les deux camps, en plus d’une vingtaine de civils, selon la chaîne panarabe al-Mayadeen, basée à Beyrouth.
Avec notre correspondant à Beyrouth,Paul Khalifeh
Face à l’avancée de Hayaat Tahrir al-Cham, l’ancienne branche d’al-Qaïda en Syrie, à l’ouest d’Alep, les rebelles pro-turcs ont décrété la mobilisation générale et ont lancé, jeudi, une contre-offensive dans les provinces voisines d’Idleb et de Hama.
Le Front de libération nationale, une coalition regroupant une douzaine de formations pro-turques, et l’« Armée nationale syrienne », fondée par Ankara, ont envoyé d’importants renforts pour essayer de stopper la progression des jihadistes. Ils ont lancé une vaste contre-attaque à l’est d’Idleb pour prendre les villes de Saraqeb et Maaret al-Nohman.
Les sources du gouvernement syrien et de l’opposition font état de combats très violents, qui ont fait des dizaines de morts dans les deux camps, essentiellement tués dans des embuscades ou des liquidations de prisonniers. Les combats se sont étendus à la province de Hama et ont redoublé d’intensité jeudi soir.
La situation semble assez grave pour que le chef de Hayaat Tahrir al-Cham, Abou Mohammad al-Joulani, décide de quitter son quartier général dans la ville de Sarmada pour la localité de Harem, jugée plus sûre, selon la chaîne panarabe al-Mayadeen.
Les jihadistes contrôlent 60% de la province d’Idleb. Leur refus de se retirer de la zone démilitarisée instaurée par la Turquie et la Russie en octobre dernier compromet l’accord de trêve conclue par les deux pays.
■ Témoignage
« Les affrontements se déroulent dans plusieurs régions et sur plusieurs fronts, raconte Akram Al-Ahmed, directeur du Syrian Média Center, une ONG de l’opposition syrienne, contacté par RFI. La situation évolue très rapidement. Parfois les jihadistes prennent le dessus et ensuite les rebelles parviennent à inverser la tendance. C’est très instable. Lorsque le calme revient dans une région, c’est l’embrasement dans la province voisine. Des comités populaires tentent une médiation entre les deux groupes en ce moment dans l’espoir de retrouver un semblant de calme et d’épargner les civils. Mais pour le moment c’est sans succès les combats se poursuivent. »
RFI