Face à une nouvelle série de violences lors de “l’acte VIII” des Gilets jaunes, le Premier ministre Édouard Philippe s’est dit lundi favorable à l’adoption d’une loi pour interdire les casseurs dans les manifestations.
Dans un entretien accordé à TF1 sur le dispositif de sécurité lors des prochaines manifestations des Gilets jaunes, Édouard Philippe a annoncé lundi 7 novembre être favorable l’adoption d’une loi pour interdire les casseurs dans les manifestations, sur la base d’un fichier. Le Premier ministre a pris l’exemple des hooligans interdits dans les stades pour illustrer la nouvelle mesure.
“Dans bien des villes de France, les manifestations se sont passées pacifiquement, mais nous ne pouvons pas accepter que certains profitent de ces manifestations pour déborder, pour casser, pour brûler. Ceux-là n’auront jamais le dernier mot dans notre pays”, a affirmé Édouard Philippe.
Depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, le 17 novembre, 5 600 personnes ont été placées en garde à vue et quelque 1 000 condamnations prononcées par la justice, a-t-il poursuivi.
Un dispositif de sécurité “considérable” va être déployé pour encadrer la prochaine journée de mobilisation des Gilets jaunes, samedi, après les débordements violents du week-end précédent, a en outre précisé le chef du gouvernement.
“Sans efficacité immediate”
“Édouard Philippe autorise les manifestants à ne plus manifester, sinon ils seront fichés. Le roi des Shadoks est à Matignon”, a répliqué Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise.
Le patron du parti Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez a de son côté critiqué les mesures annoncées par le Premier ministre, les jugeant “sans efficacité immédiate” et demandant le rétablissement de l’état d’urgence. Le Rassemblement national demande, lui, la dissolution de l’Assemblée nationale.
Les images de violences lors ou en marge de manifestations des Gilets jaunes ont fait le tour du monde depuis le début de ce mouvement inédit, qu’elles visent des forces de l’ordre prises à partie, des symboles comme l’Arc de Triomphe tagué, des quartiers de Paris vandalisés, ou encore des manifestants blessés partout en France.
Avec AFP