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Discours du président de la Maison de la presse à la présentation des vœux de nouvel an au président de la République à Koulouba, 2019

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  • Excellence M. le président de la République, chef de l’Etat ;
  • Mesdames, Messieurs les collaborateurs du chef de l’Etat ;
  • Messieurs les présidents des institutions de la République ;
  • Excellence M. le Premier ministre ;
  • Monsieur le ministre de l’Economie numérique et de la Communication ;
  • Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ici présents ;
  • Monsieur le président de la Haute autorité de la communication ;
  • Monsieur le président du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat ;
  • Messieurs les présidents des organisations et associations professionnelles de presse : Assep, Urtel, Groupe, Unajom ;
  • Chères doyennes, chers doyens ;
  • Chers confrères ;
  • Mesdames, Messieurs ;

Monsieur le président

Permettez-moi tout d’abord, au nom de toute la presse nationale et internationale accréditée au Mali et en mon nom propre de vous présenter à vous, à votre famille, à vos collaborateurs, à vos proches et à tout notre peuple, nos vœux les meilleurs de bonne et heureuse année 2019. Longévité, santé, succès et prospérité à tous.

Je tiens aussi et surtout à vous féliciter pour votre brillante réélection et vous souhaiter un 2e mandat à la hauteur de nos attentes.

Puisse l’année nouvelle apporter la paix, la sécurité et la cohésion sociale sur toute l’étendue du territoire national après plusieurs années de crise dans les localités du Nord et désormais du Centre, des attaques meurtrières contre les populations civiles, les Forces armées maliennes (FAMa) et les forces alliées sur le terrain, le déplacement massif de populations terrorisées, sans oublier l’afflux continu de réfugiés maliens dans des pays voisins.

Excellence M. le président, c’est toujours un grand honneur et un immense plaisir de nous adresser à vous à l’occasion de la cérémonie républicaine de présentation de vœux. Le plaisir est d’autant plus réel que c’est aussi une belle occasion de partager avec vous nos satisfactions, nos préoccupations et nos espoirs.

Excellence,

La presse malienne, surtout privée vous alerte sur la baisse drastique de l’aide publique aux médias que vous aviez porté il y a 2 ans, à 300 millions de F CFA dans lesquels 15 millions de F CFA ont été consacrés à la relance de l’autorégulation.

Nous avions apprécié cette augmentation à sa juste valeur même si nous serons toujours frustrés de constater que notre pays, pionnier en la matière puisque initié par vous-même en 1996, reste aujourd’hui loin derrière des pays comme le Burkina-Faso, le Sénégal et le Niger dont le montant avoisine le milliard de F CFA. Nous vous signalons que le montant de cette année est de 170 millions seulement pour plus de 500 radios et 120 journaux. Nous comprenons les difficultés actuelles du pays, mais nous déplorons un traitement défavorable de la presse qui voit que les subventions aux partis politiques ont été entièrement payées.

Excellence

La Maison de la presse reconnue d’utilité publique depuis 1995, n’a jamais bénéficié d’un budget de fonctionnement. Nous comptons sur votre implication personnelle pour sa régularisation. Nous osons espérer la mise en place de ce montant dans un bref délai. Je suis obligé de reconnaitre et de saluer ici et maintenant le soutien constant des ministres de l’Economie et de la Communication, de l’Economie et des Finances à la Maison de la presse.

Je voudrais profiter de l’occasion pour saluer les efforts de notre département de tutelle, avec le Ministre Touré, qui a permis de moderniser et moraliser les cartes de presse, mais qui est également présent aux côtés des journalistes, dans tous les défis et épreuves.

Excellence, nous comptons également sur votre appui pour améliorer la pratique de presse au Mali. Nous sommes tous conscients que la qualité de nos médias n’est pas à hauteur de souhait en termes de respect de l’éthique et de la déontologie.

C’est pourquoi, tout en saluant le travail abattu par la Haute autorité de la communication (Hac), nous avons mis en place un Comité Ethique et Déontologique (CEDEP), composé de personnalités de différents médias. Nous comptons sur votre appui personnel et celui du gouvernement pour le bon fonctionnement de cette structure qui n’a pas pu fonctionner 2018 à cause des problèmes financiers et matériels.

Excellence,

Toujours dans la dynamique de l’amélioration de l’environnement économique des médias, nous sollicitons la mise en place d’un Fonds d’appui aux médias privés comme dans tous les autres pays de l’espace Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa). Ce Fonds pourra être alimenté par le Fonds d’accès universel et servira à financer la création de la centrale d’achat des intrants d’imprimerie, des équipements radio et télévision ainsi que la numérisation de nos entreprises.

Excellence,

S’agissant de l’accès à l’information, nous déplorons un traitement peu amène des médias privés, notamment lors des cérémonies organisées par la présidence de la République et le gouvernement. Les médias publics sont considérés comme seuls devant avoir la primeur et l’exclusivité de l’information. Nous déplorons également le harcèlement financier des organes dits de l’opposition. Autant à la présidence que dans les ministères, les médias et les journalistes sont traités selon leur ligne éditoriale.

Excellence,

Je suis en train de finaliser un ouvrage sur les grandes figures du Mouvement démocratique au Mali. J’ai été étonné du rôle qu’IBK a joué, aussi bien dans les Mouvements estudiantins africains à Paris, que dans les partis politiques clandestins, qui ont travaillé à l’éveil des consciences. Je me refuse donc de croire que l’icône que vous êtes soit au courant des déboires de certains de nos confrères, voués aux gémonies, ostracisés du fait de leurs opinions discordantes.

Vous êtes notre président à tous, mais, les journalistes sont traités en pro ou anti IBK.

Nous déplorons également le fait que depuis 3 ans, nous sommes sans nouvelle de notre confrère Birama Touré, que des journalistes de Maliactu sont empêchés de travailler accusés d’avoir appelé un ministre à démissionner, que d’autres confrères comme le directeur de la Sirène reçoit des menaces de la fille d’un ministre et enfin que la justice tente d’obliger des journalistes à donner leurs sources. Tout cela n’est pas IBK, n’est pas de notre Maliba.

Encore une fois, nous serons heureux que des fonds publics n’aillent plus prioritairement aux médias étrangers dont des pages sont facturées à des dizaines de millions de F CFA. Par an, ce sont des centaines de millions de F CFA qui vont à la presse étrangère et les ministères se déchargent toujours sur la présidence, qui donnerait des ordres.

Excellence M. le président,

Nous sommes aussi conscients de nos devoirs. C’est pourquoi, au cours de l’année électorale 2018, la Maison de la presse a eu un important projet de formation et de monitoring des médias pour un meilleur accompagnement du processus électoral. Nous continuons à chercher des moyens pour relancer et renforcer l’autorégulation.

Excellence,

Pour finir, au nom de la presse, je vous renouvelle nos vœux les meilleurs. Que Dieu vous préserve pour le Mali, qu’IL bénisse notre cher MALIBA et éloigne de nous les démons de la division.

Je vous remercie

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