Au lendemain de la tentative de coup État au Gabon, le calme est de retour dans la capitale gabonaise alors qu’Internet a été rétabli mardi, après 24 heures de coupure. Les sept mutins arrêtés sont actuellement interrogés, selon le gouvernement.
Le calme est revenu mardi matin à Libreville, au lendemain de la tentative de coup d’État menée par une poignée de militaires. Internet, coupé en début de matinée le 7 janvier suite à l’appel des putschistes sur les ondes de la radio d’État, a été rétabli mardi aux alentours de midi.
Les sept militaires interpellés, dont le lieutenant Kelly Ondo Obiang, identifié par les autorités comme le meneur des putschistes, ont été mis à la disposition du procureur lundi soir et sont, selon le ministre de la Communication, « toujours en garde à vue et continuent d’être auditionnés ». Le procureur devrait communiquer prochainement, a-t-il ajouté. Deux putschistes avaient été abattus lundi lors de l’assaut, selon le ministre de la Communication.
Deux mutins abattus
À l’aube du lundi 7 janvier, aux alentours de 5h30, un groupe d’une dizaine d’hommes a fait irruption au sein de la Radio Télévision gabonaise (RTG) et a pris l’antenne pour diffuser un appel au soulèvement. Au micro, le lieutenant Kelly Ondo Obiang, qui se réclame d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS), a appelé « toutes les forces de sécurité » et « la jeunesse gabonaise » à se joindre au mouvement et à prendre « le contrôle de la rue en occupant les aéroports, les radios et télévisions, les bâtiments publics ».
Entouré de deux militaires coiffés comme lui du béret vert de la Garde républicaine, le lieutenant Kelly Ondo Obiang a appelé à la formation d’un « Conseil national de restauration », dont le but était de « sauver la démocratie, préserver l’intégrité du territoire national et la cohésion nationale ».
Tout est ensuite allé très vite, les blindés des forces de sécurité gabonaises ont rapidement bloqué l’accès au boulevard Triomphal, et pris le contrôle des entrées de la RTG. Vers 9h00, la situation était « sous contrôle », selon le porte-parole du gouvernement Guy-Bertrand Mapangou, qui s’est rendu mardi dans les locaux de la radio, en compagnie du Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet et de six autres ministres.
Interrogations
Beaucoup d’interrogations subsistent autour de cette tentative de coup d’État, notamment au sujet des commanditaires dont on ne sait pas si ils ont agit seuls ou avec des complices. Pour l’opposant Alexandre Barro-Chambrier, qui a tenu une conférence de presse mardi après-midi, « des interrogations surgissent sur la facilité de prise d’assaut du siège de la RTG, censé pourtant être sécurisé par un dispositif de la gendarmerie nationale ».
Les jeunes militaires ont délivré leur message à la RTG une semaine après le discours de vœux d’Ali Bongo Ondimba, la première prise de parole du président depuis son hospitalisation à Riyad fin octobre. Une allocution que le chef de file du parti d’opposition Rassemblement héritage et modernité (RHM) identifie comme le « détonateur » de l’action des mutins. Le président Bongo avait annoncé lors de son discours un retour prochain au Gabon, mais aucune date n’a été précisée alors qu’un remaniement est attendu suite à la promulgation fin décembre des résultats des législatives.
Jeune Afrique