Ce matin RFI a donné l’information qu’hier, Jeudi 10/01/2019 l’état-major des armées de la France a précisé à Paris qu’une manœuvre militaire en deux temps, entre le 4 et le 9 janvier, a permis à l’armée française et à l’armée malienne de capturer ou de tuer une vingtaine de jihadistes de la Kâtiba « Serma ». Selon toujours RFI, l’armée française a affirmé qu’une base logistique et d’entraînement a été alors découverte. De l’armement, des véhicules, et du matériel permettant de fabriquer des bombes artisanales (IED) s’y trouvaient.
La « Kâtiba Serma » est ce groupe qui recrute dans la communauté peule du Centre du Mali et serait impliqué dans des opérations terroristes importantes dans les pays voisins; particulièrement au Burkina Faso.
Par ailleurs RFI annonce qu’au cours de la visite de terrain au Mali, le patron du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est rendu à Mopti au Centre, et dans le Nord, notamment dans les localités de Gao et de Tombouctou. Pour lui, qui a visité déjà le Mali en octobre 2012, les besoins humanitaires n’ont pas diminué. Pour l’humanitaire, aujourd’hui, la violence bouge vers le Centre, donc au cours de cette année, les efforts du CICR au Mali vont être consacrés au Centre du pays.
Le Centre est entrain de devenir le point névralgique des tensions au Mali. Si nous ne faisons pas attention par rapport à cette zone, elle va focaliser tous les efforts. Pourtant les problèmes du Nord ne s’estompent pas du tout, au contraire la situation se complique et l’Etat s’emmêle gravement les pinceaux.
Kidal est totalement hors de portée de nos autorités et personne ne connait son statut réel. Gao et Tombouctou sont des régions qui s’arrêtent dans leur chef-lieu, aussi dans ces villes l’Etat malien y est juste grâce aux forces étrangères. Nos autorités ne peuvent même pas les atteindre sans y aller par avion et dans les appareils de la Minusma. Le gouvernement fait semblant de gouverner ces régions mais tout le monde sait que c‘est faux. Toutes ces actions sensées se faire dans les régions du Nord ne sont que des alibis pour nos cadres pour s’enrichir un peu plus. Concernant Taoudéni, elle reste une région juste désignée et Ménaka n’a pas encore fini d’être un terrain de jeu sanguinolent des bandits armés.
Nous devons nous dire la vérité et cesser de nous leurrer avant que nous ne soyons entièrement encerclés. Aujourd’hui nos institutions sont, ou dans une prolongation, ou contestées. L’Assemblée est dans la prorogation du mandat, le président est contesté, même la mairie centrale est entrain de faire un deuxième mandat gratuit. Où est le sérieux ??
Nous devons avoir le courage, du sud au Nord, de nous interroger. Qu’est ce qui se passe ? Est-il encore possible de vivre ensemble ? Si oui, comment ? Avons-nous besoin encore d’un régime présidentiel emprunté ?? Le premier ministre avec tout son pouvoir et avec une prise à charge à vie doit-il être voté ou juste nommé ? Qui doit être député ? Le Senat doit-il être le lieu des récompenses du président de la république ou un lieu d’implication populaire des citoyens à travers des couches qui influencent ?
Le Mali a besoin de tous ses fils pour se réinventer et créer enfin l’espoir.
Macké Diallo
Source: L”Aube