Le diplomate algérien a fait cette déclaration à l’issue des travaux de la 31è session du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali dont il est le président.
La 31è session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA) s’est tenue hier à l’ex CRES de Badalabougou. L’ouverture des travaux était présidée par le président du CSA, Ahmed Boutache, en présence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, du Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, Mahamadou Diagouraga.
On notait également la présence du représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Mahamat Saleh Annadif ainsi que les représentants des mouvements signataires de l’Accord, notamment la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
L’ordre du jour de cette session a porté sur l’adoption du relevé de conclusions de la 30ème session du CSA ; l’évolution de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; sur la retraite «Team Building» organisée à Ségou, du 28 au 30 décembre 2018.Il était aussi question de la présentation des rapports des sous-comités thématiques en complément à l’exposé présenté par le gouvernement ; de la présentation du résultat des concertations maliennes sur l’inclusivité y compris celle des femmes au processus de paix. D’autres points inscrits à l’ordre du jour de la réunion avaient trait à la discussion sur la proposition des termes de référence de l’Observateur indépendant ainsi qu’à l’échange sur la décision du Conseil de sécurité de l’ONU de sanctionner des éléments appartenant aux mouvements.
A l’issue des travaux, le président du CSA, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale et la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, Joanne Adamson ont co-animé une conférence de presse.
Au cours de cette conférence, le président du CSA a d’abord indiqué qu’au cours de la rencontre, des constats positifs ont été établis en relation avec le parachèvement de la mise en œuvre de la feuille de route de mars 2018. Ahmed Boutache s’est, ensuite, réjoui de la sérénité qui a caractérisé les débats qui ont eu lieu au cours des travaux sur l’ensemble des points évoqués.
«Depuis quelques temps, le gouvernement, la CMA et la Plateforme travaillent véritablement comme une seule et même partie, la main dans la main. Elles tiennent des réunions hebdomadaires au cours desquelles elles évaluent l’évolution du processus de mise en œuvre de l’Accord et apportent de façon consensuelle des correctifs aux éventuelles lacunes relevées», a-t-il relevé. Toute chose, selon lui, qui souligne globalement que «tout se passe pour le mieux».
«Je suis persuadé et reste confiant que pour l’avenir à court et à moyen terme les choses continueront à évoluer à une bonne cadence et que probablement d’ici mars-avril, nous aurons clôturé la mise en œuvre sur l’ensemble des points, tel que attendu et demandé, notamment dans le Pacte pour la paix au Mali», a salué le président du CSA.
«Nous avons même bon espoir que d’ici juin prochain, nous aurons avancé de façon qui nous permet carrément à nous passer éventuellement du CSA», a-t-il annoncé, ajoutant que ceci serait significatif d’une avancée considérable dans la mise en œuvre de l’Accord.
Répondant à une question sur le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali, le président du CSA a déclaré que Antonio Guterres n’incrimine pas le processus de mise en œuvre de l’Accord pour lui faire des reproches substantiels quant au rythme de son évolution. «Néanmoins, il a davantage mis l’accent sur un certain nombre de raisons qui contribuent à un peu perturber les avancées de ce processus. Il a notamment cité la situation sécuritaire au centre du pays», a-t-il clarifié. Selon M. Boutache, il y a malheureusement des contraintes objectives sur le terrain qui font qu’on ne peut pas toujours avancer à l’allure que l’on souhaite dans la mise en œuvre de l’Accord. Et d’évoquer la question du terrorisme, celle de l’insécurité etc.
Par rapport à la question de DDR, le ministre en charge de la Cohésion sociale estime qu’en termes de «process» les pas qui ont été faits sont très importants. A titre d’illustration, Lassine Bouaré a mis en exergue l’enregistrement de l’ensemble des combattants qui était une mesure essentielle prévue dans l’Accord et qui devait être fait en 2018. Il a aussi souligné que le DDR accéléré est pratiquement à son stade de finalisation.
«Beaucoup de choses se trouvent être faites pour la simple raison qu’on va tirer les leçons de ces réalisations. Et le reste sera davantage plus facile et pourra aller à un rythme plus important, à condition bien sûr qu’on réunisse les moyens financiers», a-t-il conclu.
Bembablin DOUMBIA
Source: L’Essor