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Maison centrale d’arrêt (MCA) de Bamako : Quand les autres porteurs d’uniforme subissent les affres de certains surveillants de prison

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La maison d'arrêt de Bamako

À l’allure de ce qui se passe à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, nous serions tentés de dire, sans risque de nous tromper que cet établissement est un véritable lieu de règlement de compte, de vengeance ou règne un complexe d’infériorité de certains surveillants de prison par rapport aux autres porteurs d’uniforme.

Hommes et femmes des corps habillés à vos grades, placés sous mandat de dépôt (MD), certains surveillants de prison vous détestent à tout égard  dans l’enceinte de la MCA. Cela est autant évident que nous avons pu faire le constat lors de nos nombreuses visites à un détenu entre les quatre murs.

Notons que les porteurs d’uniforme ont le statut militaire, donc ils sont protégés par ce statut en cas de poursuites judiciaires (sous MD) et sont gardés dans la prison militaire au camp I de la gendarmerie avant de perdre la qualité  militaire. Aussi des députés, des magistrats, certaines personnalités (sous MD) et même des terroristes (criminels à col blanc) bénéficient contrairement aux lois de la dérogation d’être gardé à la gendarmerie.  Pourquoi pas des policiers placés sous mandat de dépôt ? Rendant un hommage appuyé à la gendarmerie, force humaine au service du citoyen où  les détenus  et leurs visiteurs sont bien gérés avec tous les égards.

Par contre les policiers en activité (sous mandat de dépôt) sont jetés dans les centres de détention pénitentiaires au milieu des délinquants, des malfrats de tout acabit qu’ont été déférés à la justice par leurs soins. Les paramilitaires de la police nationale, tous les corps confondus (commissaire, officiers et sous- officiers de police) abandonnées par le Statut  des fonctionnaires de police qui reste muette sur la question et face à l’indifférence de leurs hiérarchies en cas de poursuites  judiciaires (sous MD), sont laissés pour compte à la merci des troufions surveillants de prison complexés.

À titre  illustratif,  des policiers en activités (sous MD)  non jugés en cinq jours d’intervalle (les 24 et 30 décembre 2018) auraient  fait l’objet de fouille par esprit de haine et de vengeance du surveillant de prison, Ibrahim Maïga, uniquement pour leur déposséder de leurs téléphones portables.  Conséquences, ces policiers ont été transférés dans une cellule de haute sécurité et condamnés à plus de 15 ans de travaux forcés, à la peine perpétuelle même à la peine de mort.

Et, le 27 août 2018, un officier de police en détention à la MCA informé de la mort de son père biologique, en place et lieu de lui présenter des condoléances, s’est attirés les foudres de l’administration de la MCA pour possession de téléphone portable qui lui aurait servi à communiquer avec ses parents à l’extérieur. Quel humanisme et quelle façon de traiter un policier endeuillé ?

Les porteurs d’uniforme ne sont pas les bienvenus à la MCA

Cela découlerait de la seule volonté d’un Régisseur de la MCA. Heureusement que certains surveillants de prison ne sont pas dans leurs sillages.

Si les autorités des départements de tutelle de la police et des surveillants de prison cautionnèrent cette situation, les multiples syndicats des différents corps doivent se pencher sur cette question afin de voler au secours de leurs camarades ou tout simplement de leurs collègues en difficultés, victimes d’illégalité et d’humiliation. Un policier en activité, même condamné, ne mérite pas de telles ignominies de la part des agents de l’administration pénitentiaire.

Si aux lieux de rassemblement publics, dans les commissariats de police, dans la circulation, les policiers répriment les infractions commises par les surveillants de prison, défaut de pièces exigibles pour les engins (assurance, permis de conduire, vignettes…), harcèlent les surveillants de prison de la sorte, ces derniers renonceront à leur uniforme.

Il convient de préciser que les autres porteurs d’uniforme (dans leur tenue ou en civile) ne sont pas les bienvenus à la MCA où certains surveillants de prison leur réservent un accueil frustrant.

Les services de renseignements et les plus hautes autorités de notre pays doivent veiller sur la MCA de Bamako qui est en passe de devenir une cellule dormante de l’instabilité où les porteurs d’uniforme, les visiteurs aux détenus en général et les policiers (sous mandat de dépôt) en particulier sont persécutés. Donc un terreau d’affrontement imminent entre porteurs d’uniforme. Cela nous éloigne du spectre de l’entente et de la cohésion, credo des corps habillés.

La possession du téléphone portable est interdite à la MCA sans appui juridique, par contre l’introduction douteuse et le commerce d’autres choses plus dangereuses par certains surveillants de prison seraient ostensiblement autorisés à la MCA en violation flagrante de la Loi.

Mama PAGA

Source: Le Pays

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