À l’occasion d’une réunion du conseil de sécurité des Nations-Unies, le mercredi 1- janvier 2018, sur la situation sécuritaire au Mali, BintouKéïta, sous-secrétaire générale des Nations-Unies aux opérations de paix, a grandement salué les efforts engagés dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale et lancer un appel à la communauté internationale à accompagner davantage le Mali sur ce chemin.
La sous-secrétaire générale des Nations-Unies dit avoir eu confiance du bon aboutissement de la mise en œuvre de cet accord depuis sa visite en compagnie du sous-secrétaire général des Nations-Unies chargé de l’appui à la consolidation de la paix, Oscar Fernandez-Taranco, au Mali durant le mois de décembre 2018. « De l’avis général, depuis la tenue de l’élection présidentielle en juillet et août derniers, un accent plus marqué a été constaté dans le cadre de cette mise en œuvre de l’accord »,explique BintouKéïta.
Cette volonté, à ses dires, n’a pas cessé de se manifester depuis les présidentielles au Mali notamment par la création en septembre du ministère chargé du suivi de la mise en œuvre de l’accord, de la signature en octobre du pacte pour la paix, de la tenue de façon rythmique des réunions par le comité de suivi de l’accord. Toutefois, elle estime « trop tôt pour évaluer de manière complète l’impact des sanctions prises par le Conseil de sécurité en décembre contre trois personnes qui entravent la mise en œuvre de l’accord de paix ».
Elle s’est dite rassurée que les parties sont conscientes des retards constatés dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Elle a également évoqué le dernier rapport du secrétaire général des Nations Unies faisant état des réformes institutionnelles à réaliser. C’est dans cette optique qu’elle souligne : « La reconstitution et la réforme des forces de défense et de sécurité demeurent un élément essentiel pour asseoir une paix durable au Mali ». Elle continue à notant les avancées notables dans la mise en œuvre de ce document : « Le lancement en novembre d’un processus de démobilisation, désarmement et réintégration accéléré constitue un premier pas concret dans cette direction ».
Mme Keita a souligné également avec satisfaction les réformes institutionnelles entamées depuis novembre à travers les consultations sur le découpage administratif devant mener à une réforme territoriale. « Le dialogue doit se poursuivre en vue d’obtenir un consensus sur ces réformes », a-t-elle précisé.Mme Kéita invite les parties à poursuivre les dialogues afin de rouvrir la page de la loi d’entente nationale qui avait été fermée par l’Assemblée nationale afin de permettre plus d’inclusion.
Outre ces points, elle n’a pas manqué à faire état de ses inquiétudes face à la montée en puissance de l’insécurité dans le centre notamment dans la région de Mopti et de Gao. Des régions où des groupes extrémistes instrumentalisent une crise intercommunautaire, souligne-t-elle.« La détérioration de la situation a fait augmenter le nombre des personnes déplacées de 75% en décembre 2018 par rapport à juin 2018 », a-t-elle rappelé avant de préciser la gravité de la situation humanitaire au Mali où 2,3 millions de personnes vivent dans un état d’invulnérabilité et 800 écoles se trouvent fermées à cause de l’insécurité.
Mme Keita a alors fini par lancer un appel à la communauté internationale à accompagner le Mali et la force conjointe du G5 Sahel pour la restauration d’une paix durable au Mali et dans le Sahel.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays