Les associations représentant la communauté peule ont protesté samedi 26 janvier contre les violences communautaires dans le centre du pays. Ces affrontements entre Peuls et Dogons ciblent, selon plusieurs associations de défense des droits de l’homme et l’ONU, en majorité les villages de l’ethnie peule.
Un meeting a rassemblé quelques milliers de personnes samedi. La salle du palais de la Culture à Bamako était pleine à craquer et parsemée de rouge, couleur des vêtements des participants.
« Arrêtez le massacre », pouvait-on lire sur leurs pancartes. A la tribune, les témoignages s’enchaînent. « Ils sont venus, ils étaient armés et ils savaient tout sur le village parce que ce sont les villageois voisins, raconte un homme. Ils ont tué 17 personnes sur place. Ils ont assassiné tous les hommes qu’ils ont trouvés sur place. »
Abdoul Aziz Diallo, le président de l’association communautaire peul Tabital Pulaaku, accable les chasseurs dozos, qu’il accuse d’être les auteurs de ces massacres. « Tous les Peuls sont considérés comme des terroristes. Cet amalgame-là arrange certaines communautés,explique-t-il. Il y en a qui veulent changer l’ordre ancien, qui ont besoin de terres avec le changement climatique. Et il y en a qui veulent que les Dozos s’installent pour continuer le trafic de cigarettes et de drogue. »
Quelques officiels se joignent aux protestations. Dans les rangs des députés, Soumaïla Cissé, le leader de l’opposition, et l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali qui dénonce l’inaction de l’Etat.
« Il y a une question de non-gouvernance du pays où les gens sont livrés à eux-mêmes, ils font ce qu’ils veulent, où le gouvernement dit haut et fort qu’ils ne sont pas responsables », pointe-t-il.
Hamadoun Dicko, le président de la Jeunesse Tabital Pulaaku déplore également l’inaction de l’Etat.Une fois que nous recevons des informations, nous les remontons, nous envoyons ça aux ministères de la Défense, de la Sécurité, au Premier ministre, au gouverneur, à toutes les autorités maliennes dont nous avons le contact. Mais elles ne réagissent pas malheureusement.
Source: RFI