Hier, mercredi 30 janvier 2019, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Mali Alain Holleville, lors d’un échange avec les responsables de rédaction de la presse malienne à Bamako, a fait le point de la coopération entre l’Union Européenne et le Mali. Le diplomate européen s’est aussi prononcé sur l’insécurité chronique qui sévit dans le centre et le nord du pays. Selon Alain Holleville, concernant la situation dans le centre, le « premier besoin impératif pour les autorités maliennes est de retrouver une présence sur le terrain, sur l’ensemble du territoire. »
À cette rencontre avec la presse malienne, Alain Holleville, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Mali était entouré de son conseiller politique França Salvador et de son conseiller chargé de la coopération. Sur la situation sécuritaire dans le centre du Mali, l’ambassadeur a indiqué le premier besoin impératif c’est effectivement, pour les autorités de retrouver, une présence sur le terrain, sur l’ensemble du territoire. Mais, ajoute-t-il, dans un pays qui fait presque un 1 300 000 km2, 20 millions d’habitants et quelques dizaines de milliers de forces de défense et de sécurité, objectivement c’est extrêmement difficile.
« Il faut s’engager dans ce processus à travers une reforme du secteur de la sécurité, à travers des recrutements supplémentaires, mais aussi en travaillant sur un retour de l’état pas seulement dans son apparence sécurité et défense, mais aussi dans ses fonctions régaliennes (l’éducation, la justice etc.) Et ça c’est un travail difficile parce qu’il faut un minimum de sécurité pour que les autres représentants de l’état, les partenaires au développement et les entreprises puissent être présents. Mais il ne faut pas non plus attendre que toutes les conditions de sécurité soient assurées parce que c’est quelque chose qui évolue sans arrêt. Et malheureusement les agressions à la sécurité évoluent et s’adaptent à la réaction des pays », a détaillé le premier responsable de l’Union Européenne au Mali.
Quid de la situation dans le Nord du pays ? Selon Alain Holleville, la situation dans le centre est différente de celle du Nord malgré les similitudes. « Pour la situation du Nord, il y a un Accord de paix et des échéances relativement proches. Il y a le rapport du secrétaire général à New York en mars qui va dresser le bilan de ce qui s’est passé au cours des six derniers mois depuis les élections présidentielles. Ensuite, il y aura un débat très délicat sur le renouvellement du mandat de la Minusma en juin. »
Dans l’application de l’Accord, estime l’ambassadeur, il y a un certain nombre d’étapes positives qui ont été franchies depuis quelques mois, mais évidemment le chemin à parcourir est plus long que ce qui a été parcouru. « Ce qui est important ce qu’il y ait une certaine dynamique et une vraie relation de confiance entre les différents acteurs. C’est ce qu’il faut essayer de trouver », a expliqué le diplomate.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain