Les Aiglons font leur entrée en lice contre un adversaire qui a atteint la finale des deux dernières éditions. Le derby promet une belle empoignade, parce que les deux sélections se connaissent bien pour s’être affrontées trois fois ces derniers mois.
La phase finale de la 21è édition de la CAN U20 donne son coup d’envoi, demain, au Niger. La compétition regroupe les huit meilleures nations africaines de la catégorie. Les pays sont repartis en deux poules de quatre. La poule A qui est basée à Niamey, est composée du pays hôte, le Niger, du Nigeria, du Burundi et de l’Afrique du Sud. Quant à la poule B qui évoluera à Maradi, elle met aux prises le Mali, le Sénégal, le Ghana et le Burkina Faso. Le match d’ouverture opposera le Niger et l’Afrique du Sud, au Stade Seyni Kountché de Niamey et en deuxième heure, le Nigeria se frottera au Burundi. Les Aiglons du Mali eux, entrent en lice le dimanche 3 février contre le Sénégal au stade de Maradi.
Eliminée dès le premier tour de la précédente édition après avoir atteint trois fois de suite la demi-finale, la sélection nationale junior ambitionne de faire mieux cette année, c’est-à-dire, atteindre au moins le dernier carré, synonyme de qualification pour la prochaine Coupe du monde. «Notre objectif est de jouer cinq matches au Niger», a, ainsi, martelé le sélectionneur national, Mamoutou Kané lors de la cérémonie de remise du Drapeau national aux joueurs. Interrogé quelques jours plus tard, c’est-à-dire la veille du départ de l’équipe de Bamako, il a répété la même chose, en insistant sur l’importance du premier match. «Nous n’avons qu’une chose en tête : jouer cinq matches au Niger. Nous souhaitons que le cinquième match soit la finale. Mais il y a d’abord le premier match qu’il faut gagner, c’est très important pour nous», a déclaré le sélectionneur national.
Le technicien malien poursuivra : «Toutes les rencontres sont comme des finales pour nous. Nous ne sommes pas favoris du groupe, nous allons jouer match par match et essayer de bien gérer les parties. On vise au moins les demi-finales», répétera l’ancien gardien de but.
A l’image du gardien Youssouf Koïta, les joueurs tiennent le même discours que leur entraîneur. «La CAN, c’est la crème du football continental de la catégorie. Toutes les équipes qualifiées sont bonnes et méritent d’être respectées. Comme tout le monde, notre objectif est de remporter le trophée et on se battra pour ça», dira Youssouf Koïta. «Il ne faut surtout pas rater le premier match contre le Sénégal. Je pense que nous avons les moyens de battre ce pays», estime le jeune international.
«Il y a une bonne ambiance au sein du groupe, on parle beaucoup avec les entraîneurs. L’état d’esprit est bon, tout le monde est concentré sur le sujet», souligne Youssouf Koïta. Son coéquipier Amadou Danté, affiche le même optimisme et ne jure que par le sacre. «Nous sommes en confiance et le groupe est motivé. Nous n’avons qu’un seul objectif : ramener la coupe. Dans une compétition, rien n’est facile. Nous jouerons tous les matches avec le cœur. Inch Allah, ça ira», promet l’arrière gauche.
Maliens et Sénégalais se connaissent bien pour s’être déjà affrontés deux fois ces derniers mois. Les deux sélections se sont affrontées au Libéria lors de la première journée du Tournoi U20 de la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaines (UFOA) et cette confrontation avait tourné à l’avantage des Aiglons, larges vainqueurs 3-1. L’ailier droit Hadji Dramé a ouvert le score pour le Mali avant que Lassana N’Diaye ne corse l’addition en réalisant le doublé. Au Togo, lors de la 3è journée de la phase de poules, le Sénégal prendra sa revanche en disposant 2-0 des protégés de Mamoutou Kané. Dimanche, le contexte change et le milieu de terrain des Aiglons Sambou Sissoko s’attend à une rencontre plus compliquée. «Le match sera difficile mais, on fera tout pour gagner. Je suis optimiste pour la suite des événements», dit-il.
Au Niger, le Mali va participer à sa 12è phase finale après, 2017 (Zambie), 2015 (Sénégal), 2013 (Algérie), 2011 (Afrique du Sud), 2009 (Rwanda), 2005 (Bénin), 2003 (Burkina Faso) 2001 (Ethiopie), 1999 (Ghana), 1997 (Maroc), 1995 (Nigeria). Avant l’instauration de la phase finale, la compétition se disputait en aller-retour à l’image des compétitions africaines des clubs. En 1989, le Mali a atteint la finale avant de s’incliner devant le Nigeria (1-2 à Bamako, 0-2 au Nigeria). En 2003, la sélection nationale a terminé à la 3è place du tournoi et a été 4 fois 4è : 1995, 2011, 2013 et 2015.
Pour le moment donc, le palmarès des Aiglons est vierge, tout comme d’ailleurs celui des Sénégalais même si ces derniers ont atteint la finale des deux dernières éditions. Au total, la sélection sénégalaise a participé à quatre phases finales : 1993 en Ile Maurice, 1995 au Nigeria, 2015 au Sénégal et 2017 en Zambie.
Le sélectionneur des Lionceaux (surnom de la sélection sénégalaise, ndlr), Youssouph Dabo qui a remplacé Joseph Koto reste prudent et prévient qu’une «compétition ne ressemble jamais à une autre notamment dans les catégories jeunes» et aussi et surtout, qu’il avait dû composer avec le facteur chance à l’entrée en matière lors des éliminatoires. Contre l’Egypte dès le premier tour, le Sénégal est passé avec son équipe aux tirs au but après deux matches nuls vierges (0-0 et 0-0). Mais depuis, tout marche comme sur des roulettes et après avoir sorti le Congo (2-2 et 4-1) pour composter leur qualification, les Lionceaux sénégalais ont remporté sans concéder la moindre défaite, le tournoi de la zone B de l’UFOA à Lomé.
«Cela ne veut rien dire», insiste Youssouph Dabo même s’il a eu le bonheur de rencontrer et de battre sur le même score de 2-0 dans la capitale togolaise ses deux futurs adversaires de poule, à savoir le Burkina Faso et le Mali. «C’est vrai, on a rencontré ces adversaires et nous avons pris le dessus mais nous jouerons une autre compétition avec plus d’enjeux», tempère le technicien qui fixe comme premier objectif la qualification au second tour. «Ce n’est pas une clause de style, le premier objectif est de se qualifier au second tour. Nous avons une poule assez relevée», souligne Youssouph Dabo. Le milieu de terrain sénégalais, Ousseynou Cavin Diagne, estime que la phase poule sera très difficile. «Déjà en poules, ce sera difficile avec des équipes comme le Ghana, le Burkina Faso et le Mali contre lequel il faudra jouer un difficile derby» a indiqué le joueur.
Après le Sénégal, le Mali disputera son deuxième match contre le Burkina Faso, mercredi avant d’en découdre avec le Ghana, le samedi 9 février, lors de la dernière journée de la phase initiale.
Envoyés spéciaux
Ladji M. DIABY
Morimakan
COULIBALY
LE PROGRAMME DES AIGLONS
Dimanche 3 février au stade de Maradi
15h 30 : Sénégal-Mali
Mercredi 6 février au stade de Maradi
15h 30 : Mali-Burkina Faso
Samedi 9 février au stade Seyni Kountché de Niamey
15h 30 : Mali-Ghana
ESSOR