Les membres de la coalition anti-EI étaient réunis ce mercredi 6 février à Washington. L’annonce du retrait des troupes américaines de Syrie complique la poursuite de la lutte contre l’organisation terroriste, mais les Etats-Unis se sont employés à rassurer leurs alliés.
Pas de conférence de presse finale, mais juste un communiqué qui réaffirme l’unité de la coalition dans la lutte contre le groupe Etat islamique et une brève déclaration de Donald Trump. Plus d’un mois après la proclamation de la défaite totale de l’organisation terroriste par le président américain, le sommet réuni à Washington ce mercredi a fait dans la sobriété, a constaté notre correspondante Anne Corpet.
Dès le début de la matinée, le secrétaire d’Etat s’est employé à rassurer les alliés des Etats-Unis, inquiets de l’annonce du retrait des troupes américaines de Syrie. « Nous restons engagés dans le combat, ce n’est qu’un changement tactique », a martelé Mike Pompeo.
Même Donald Trump s’est gardé de pavoiser lorsqu’il est intervenu à la tribune. « La reprise de 100 % du califat devrait bientôt être annoncée formellement, peut-être la semaine prochaine. Mais je ne veux pas l’annoncer trop tôt », a déclaré le président américain, qui a également souligné la dangerosité du groupe jihadiste. La Maison Blanche semble donc avoir modéré son analyse. Donald Trump reconnaît désormais que le groupe jihadiste reste très dangereux et s’est gardé de pavoiser sur les gains territoriaux obtenus.
L’EI reste une menace mondiale, selon l’ONU
Dans leur déclaration commune, les membres de la coalition reconnaissent d’ailleurs que pour l’EI, la perte de territoire n’est pas une défaite mais un simple revers. Un avis partagé par les experts onusiens du comité de sanctions sur l’Etat islamique et al-Qaïda qui sortaient ce mercredi leur dernier rapport semestriel, indique notre correspondante à New York, Marie Bourreau.
Se basant sur les informations transmises par les Etats membres, ils estiment que l’organisation terroriste compte toujours entre 14 000 et 18 000 combattants, dont 3 000 étrangers. Et même si l’EI subit une très forte pression militaire dans son réduit de l’Est syrien, le groupe est déterminé à résister et montre une capacité à contre-attaquer, désormais sous la forme d’un mouvement clandestin.
Les têtes pensantes du réseau, toujours placé sous le commandement d’Abou Bakr al-Baghdadi, se sont dispersées. Elles s’organisent en cellules provinciales, majoritairement en Irak où Daech espère se reconstituer. Si cette stratégie fonctionne, le groupe pourrait redevenir capable de conduire des attaques à l’international, préviennent les experts onusiens.
RFI