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Retour des ex-combattants dans l’Armée : Un grand pas dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation

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Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a rendu visite hier aux officiers regroupés à Bamako pour s’enquérir de leurs conditions d’accueil et leur souhaiter un retour définitif.

La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger fait des progrès considérables. La preuve : dans le cadre du processus de DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion), plusieurs centaines d’ex-combattants ont rejoint les forces de défense et de sécurité. Ils suivent une formation de recyclage afin de leur permettre de se conformer aux exigences de l’Armée. Ils constituent aussi un renfort de taille dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le principal défi actuellement pour nos forces de défense et de sécurité.

Dix-huit d’entre eux, titulaires de grades d’officier, suivent une formation à l’Ecole de la gendarmerie nationale de Faladié où le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Pr Tiémoko Sangaré, s’est rendu hier. Accueilli par le directeur général de la gendarmerie nationale, le général Satigui dit Moro Sidibé, le ministre Sangaré était venu pour non seulement constater les conditions dans lesquelles se déroule la formation de ces officiers, mais aussi pour leur souhaiter, au nom du gouvernement, «un retour définitif». Et ce, afin qu’ils puissent apporter ce dont ils sont capables à l’Armée et surtout dans le cadre de la lutte contre le terrorisme auquel notre pays fait face depuis 2012. «Je pense que leur retour marque un pas très important dans la marche vers la mise en œuvre totale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger», a exprimé Tiémoko Sangaré qui s’est longuement entretenu avec ces ex-combattants.

Répondant à la question relative à la volonté de ces ex-combattants de resservir l’Armée, le patron du département en charge de la Défense s’est montré optimiste. «Contrairement à ce qui se passe d’habitude dans l’Armée, je leur ai donné la parole et je les ai écoutés. Les propos qu’ils ont tenus m’ont donné beaucoup d’espoir parce que j’ai senti dans les propos, l’engagement de chacun d’entre eux à reprendre définitivement sa place au sein des unités où ils ont eu à évoluer. Mais surtout, j’ai senti en eux le souci de contribuer, chacun en ce qui le concerne, au renforcement des forces armées et de sécurité de notre pays ainsi qu’à la restauration de la cohésion sociale et la réconciliation», a-t-il clarifié.

Pour le Pr Tiémoko Sangaré, les 18 officiers sont dans une position qui est de bon augure pour la suite du processus. Il a souhaité que leurs collègues, qui ne sont pas encore arrivés, rejoignent les rangs des forces de l’Etat.
A noter que les sous-officiers et les militaires du rang se trouvent dans les différents centres de formation de l’Armée. « Aujourd’hui, je suis très heureux de constater ce qui est en train de se passer. Ça veut dire que le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger est en marche accélérée », s’est félicité le ministre de la Défense et des Anciens combattants.

A la veille de la visite du ministre Sangaré, notre équipe de reportage avait approché le directeur de l’information et des relations publiques de l’Armée, le colonel Diarran Koné, afin d’obtenir plus de précisions sur le processus de retour des ex-combattants. «Tout cela s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. La communication a été et est en train d’être menée en vue du rétablissement de la confiance, indispensable pour aller de l’avant. Les FAMas sont en train de jouer leur partition et ne mettent rien au dessus de la paix», nous a confié, mardi, le directeur de l’information et des relations publiques de l’Armée (DIRPA), le colonel Diarran Koné.

Au cours de notre entretien, le colonel Koné a, en effet, donné plus de détails sur le retour des déserteurs au sein des Forces armées et de sécurité, communément appelés ex-combattants. Selon notre interlocuteur, ceux-ci étaient, à la date du 11 février dernier, au nombre de 420, toutes catégories confondues. Dans un premier temps, ces ex-combattants avaient été regroupés dans toutes les zones militaires du pays, avant d’être cantonnés sur trois sites. Il s’agit de l’Ecole de gendarmerie à Bamako pour le personnel officier, de Markala (Région de Ségou) pour les sous-officiers et de Ségala (Région de Kayes) pour le personnel de rang.

« L’objectif du cantonnement, a expliqué le patron de la DIRPA, consiste à recycler pour rappeler les pratiques, les principes militaires en vigueur, conformément à l’esprit républicain ». Le colonel Diarran Koné a confié que c’est dans ce cadre que le chef d’Etat-major général des Armées, le général de division M’Bemba Moussa Kéïta, a rendu visite, lundi dernier, aux officiers sur le site de Faladié. De même, le général Kéïta, à en croire Diarran Koné, avait envoyé un représentant à Markala. Le but de ces déplacements est de s’enquérir de l’effectivité du regroupement, des conditions de séjour et surtout de prodiguer des conseils.

« Pour en arriver là, se souvient le colonel Koné, il a fallu organiser beaucoup de rencontres, notamment la réunion de haut niveau de décembre 2018 sur les aspects «Défense et Sécurité» de l’Accord pour la paix et la réconciliation ». Au cours de cette importante rencontre, selon le haut gradé, les différentes conditions avaient été discutées et convenues entre toutes les parties. Il a aussi mentionné le lancement du processus DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) à Gao pour les éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC).

Il convient de souligner que les ex-combattants des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, désireux d’intégrer les corps constitués de l’Etat, y compris dans les forces armées et de sécurité, seront soumis aux critères d’intégration suivants : être de nationalité malienne ; ne pas être poursuivi pour violation des droits de l’Homme ; ne pas être en collusion avec les terroristes et les groupes de criminalité organisée ; n’avoir pas fait l’objet d’une condamnation définitive à une peine afflictive ou infamante ; enfin être physiquement apte et jouir de toutes ses facultés.

Massa SIDIBé
Bembablin
DOUMBIA

Source: L’Essor

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